Crédit photo : Abdelfattah BELAID
• L’opération électorale s’est tenue dans de bonnes conditions, selon l’ISIE
• À 15h, le taux de participation a atteint 7,73%
• Selon la société civile, le deuxième tour marque aussi une grande abstention
• Le réseau Mourakiboun accuse l’ISIE d’avoir dissimulé les données relatives à la participation
Le processus électoral relatif aux élections législatives anticipées a pris fin ce dimanche avec l’organisation du deuxième tour. Comme prévu, les bureaux de vote couvrant toutes les circonscriptions électorales concernées par ce deuxième tour ont ouvert leurs portes normalement vers 8h00 du matin. Et c’est à cette heure-ci que les électeurs ont commencé à affluer vers les urnes, avec un rythme très lent, comme le confirment les observateurs.
Lors d’une première conférence, Farouk Bouaskar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), s’est dit optimiste prévoyant une hausse du taux de participation au second tour par rapport au 1er tour (11%).
Il a en effet signalé que les indicateurs prévoient une hausse du taux de participation puisque toutes les difficultés rencontrées par les électeurs lors du 1er tour ont été résolues et le nombre de candidats aux élections ainsi que le nombre de circonscriptions électorales ont été réduits.
Pour sa part, le vice-président de l’Instance Tlili Mnasri a expliqué dans ce sens que l’opération électorale s’est ouverte dans de bonnes conditions et sans incident. « Tous les bureaux de vote ont ouvert leurs portes normalement, et les électeurs ont commencé à y affluer dès 8h00 du matin », a-t-il insisté.
Sauf qu’une polémique a enflé tout au long de ce jour de scrutin relative à l’accès aux différents chiffres de vote et notamment au taux de participation.
D’ailleurs, le président du réseau Mourakiboun Slim Bouzid a accusé, l’Instance supérieure indépendante pour les élections d’avoir dissimulé intentionnellement les chiffres relatifs au processus électoral, et notamment le taux de participation.
Il a annoncé que pour la première fois, le réseau ne sera pas à même de présenter les chiffres relatifs au taux de participation. Mais selon le vice-président de l’Instance électorale Tlili Mnasri, l’ISIE a demandé aux présidents des bureaux de vote de ne pas rendre publiques ces données.
En tout cas, à 15h, le taux de participation a atteint 7,73%, une donnée jugée « respectable » par l’instance électorale. 131 circonscriptions électorales étaient concernées par ce 2ème tour, alors que 23 candidats dont 3 femmes ont remporté des sièges parlementaires dès le 1er tour. 262 candidats entrent en lice pour le ce tour des Législatives, Il s’agit de 228 candidats et 34 candidates. La plupart des candidats sont de la tranche d’âge entre 46 et 60 ans (49,2%). Le pourcentage des jeunes âgés entre 30-45 ans s’élève à 38,9%.
Le nombre des électeurs concernés par le vote est de l’ordre de 7,8 millions, dont 2,05 millions inscrits automatiquement dans le registre électoral. Le nombre des électeurs qui se sont présentés volontairement pour s’inscrire s’élève à 5,8 millions (5 millions 827 mille 949 électeurs). 51% des électeurs potentiels sont des femmes alors que la tranche d’âge dominante dans les rangs des électeurs est celle comprise entre 26 et 45 ans.
L’ISIE avait mobilisé 632 agents pour contrôler le déroulement de la campagne qui a commencé le 16 janvier et prendra fin le 27 du même mois. 524 d’entre eux sont des agents de terrain et 108 agents administratifs, en plus de la poursuite du travail des six cellules de suivi composées de 71 agents.
Faible affluence, selon les observateurs
En tout cas, massivement mobilisées lors de ces élections, les composantes de la société civile ont fait remarquer une faible affluence des électeurs. Le Centre Tunisien Méditerranéen (Centre TU-MED) a relevé une participation très faible, voire quasi inexistante des femmes dans les bureaux de vote dans les premières heures du scrutin pour le deuxième tour des législatives.
La présidente de l’observatoire Chahed pour le Contrôle des Elections, Oula Ben Nejma a déclaré que l’affluence dans les bureaux de vote est très faible au deuxième tour des élections législatives, ce qui explique, selon elle, le silence des membres de l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et leur refus de dévoiler le taux de participation dans les différentes circonscriptions électorales.
S’agissant des infractions relevées, ces ONG ont fait part notamment d’actes enfreignant le silence électoral. Selon Ben Nejma, plusieurs candidats n’ont pas respecté le silence électoral en menant des campagnes électorales à proximité des centres de vote. Réagissant à ces informations, l’ISIE a reconnu que des infractions ont été commises, mais cela n’a pas influencé la tenue du scrutin.
Le 4 mars, date-clé
La proclamation des résultats préliminaires du second tour des élections législatives aura lieu au plus tard le 1er février 2023, a fait savoir Farouk Bouasker, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Bouasker a ajouté que les résultats définitifs des Législatives seront communiqués avant le 4 mars 2023. Le nouveau Parlement sera invité à tenir sa séance d’inauguration juste après la proclamation des résultats définitifs de cette échéance électorale, a-t-il déclaré.
