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Commentaire | L’Arp sur la voie de la crédibilisation ?

L’Arp est-elle prête pour le grand changement ? Serait-elle sur la voie de la crédibilisation après avoir tant cristallisé la colère et le désaveu des Tunisiens ? Les résultats de vote peuvent-ils entrainer de nouveaux rapports entre Le Bardo et Carthage et Le Bardo et La Kasbah ? Tout cela reste à établir dans la mesure où l’on ne sait pas encore quel rôle assumeraient les élus face à la recrudescence et le renforcement de celui du président de la République .

Avec un taux de participation qui s’est élevé à 11,3 %, l’abstention des électeurs était de nouveau au rendez-vous lors du second tour des élections législatives. Une abstention qui rend, certes, mal à l’aise le processus électoral, mais qui ne compromet en aucun cas tout le processus démocratique entamé le 25 juillet 2022 et en vertu duquel le parlement de l’époque à été dissout.
Au fait, beaucoup de choses avaient éloigné le parlement dissout des objectifs tracés. Eloignée, mais davantage exclu de la vie et des préoccupations des Tunisiens. D’ailleurs, il n’était pas permis, voire impossible, de continuer de partager le même chemin avec une Assemblée des représentants du peuple qui avait complètement renoué ses valeurs parlementaires et dont les écarts de conduite de la plupart de ses députés ne faisaient que fragiliser tout l’édifice.
Au-delà des réactions et des critiques qui se succèdent aujourd’hui et qui prennent pour justification principale le désintérêt qu’ont manifesté les Tunisiens face à ces élections, peut-on oublier les insignifiances et les dérives du parlement dissout ? Peut-on passer sous silence les déviations, les manquements et les excès qui s’étaient transformés en un système autour duquel la vie parlementaire était l’otage des députés ? Peut-on effacer les souvenirs inconsolables d’un parlement désincarné, qui avait perdu sa vocation et qui n’était plus finalement qu’un moyen de déchirement et de division ? Un parlement qui a complètement renoué ses valeurs parlementaires ?
Il était clair, voire évident, que les Tunisiens ne pouvaient plus accepter les travers si nombreux et bien connus des élus du peuple.
Il était aussi évident qu’ils ne pouvaient plus détourner les yeux face aux dérives qui n’en finissaient pas et qui n’avaient plus de limites.
La Tunisie entame aujourd’hui une nouvelle ère parlementaire dans laquelle l’on espère cette fois que les députés élus puissent enfin proposer un parlement vraiment à la hauteur des acquis et des fondamentaux de la Révolution. Un parlement capable d’insuffler une nouvelle et de redorer le blason de la vie parlementaire.
Un système pas toujours adapté à la réalité Tunisienne
Bien que les travers existent encore et qu’ils soient connus, il y a toujours autour du processus démocratique des espoirs, mais aussi des valeurs, susceptibles de marquer leur temps. Sans prédictions et sans assurances exagérées, l’on espère que les députés, élus notamment loin de l’argent sale, puissent s’exprimer dans la direction, où non seulement ceux qui ont voté pour eux, mais tous les Tunisiens, aiment les voir. C’est à dire donner un nouvel élan au pouvoir législatif, relancer la machine et pourquoi pas rendre la vie meilleure aux Tunisiens.
Cela témoigne surtout d’un nouvel ordre qui devrait s’installer sous l’hémicycle. De mauvais réflexes et de mauvaises habitudes devraient disparaître. Encore davantage l’implication et la pression excessives des partis politiques.
Inscrit sur la voie et l’alternative de la rectification, le processus démocratique amorcé le 25 juillet 2022 laisse entrevoir des changements dans la vie politique en Tunisie.
L’Arp est-elle prête pour le grand changement ? Serait-elle sur la voie de la crédibilisation après avoir tant cristallisé la colère et le désaveu des Tunisiens ? Les résultats de vote peuvent-ils entrainer de nouveaux rapports entre Le Bardo et Carthage et Le Bardo et La Kasbah ? Tout cela reste à établir dans la mesure où l’on ne sait pas encore quel rôle assumeraient les élus face à la recrudescence et le renforcement de celui du président de la République.
Peu connus par l’opinion publique, notamment par rapport à leurs prédécesseurs, les élus, sont appelés à doter le rôle du député de comportements et d’attitudes plus responsables, plus assumés, plus exemplaires. Il faut dires que ce ne sont pas uniquement les députés qui sont concernés par cette métamorphose, mais aussi tout un système parlementaire qui n’est pas toujours adapté à la réalité Tunisienne…

 

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