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Le manège syndical !

Editorial La Presse

A l’approche de la fin de l’année scolaire, les élèves, mais aussi leurs parents, sont de plus en plus embarrassés par les manœuvres « à contre-courant » des syndicats. Ce qui est encore inquiétant, voire déconcertant, c’est certainement le peu d’emprise qu’ont les autorités sur ces derniers et l’absence d’initiatives et d’alternatives susceptibles de trouver une solution à la rétention des notes, à l’arrêt des cours et à d’autres dépassements qui portent atteinte à tout le système éducatif.

Sur un air triomphal, la Fédération générale de l’enseignement fait savoir que la rétention des notes des premier et deuxième trimestres a été respectée à tous les niveaux scolaires, même les classes terminales, elles aussi directement concernées, ont suivi cette consigne !

Ralenti non seulement dans son mode de performance, mais aussi dans son vécu de tous les jours, le système éducatif est aujourd’hui sous l’emprise des mauvais usages des notions d’instruction, d’acquisition des connaissances et du savoir. Et si on veut parler de quelques lueurs d’espoir dans la relation entre le ministère et le syndicat, l’on ne doit pas oublier qu’elles sont juste une éclaircie dans la grisaille. Une bulle d’incertitude et de confusion est toujours là. Elle ne serait pas seulement liée à l’incompréhension dans les négociations, mais surtout à l’insensibilité et à l’indifférence à propos de l’avenir de nos enfants.

Le procédé est vieux comme le monde dans le manège syndical. L’intransigeance n’est pas toujours de trop. Point de répit, ni de trêve dans tout ce qui est entrepris. Les syndicats ne cessent pourtant de profiter d’un statut particulier. Parfois même inconditionnel, le plus souvent à tort. Aujourd’hui, on peine à croire qu’ils continuent de prendre en otage l’avenir de nos enfants. Même s’ils croient que l’école leur saura gré de voir leurs excès et leurs intransigeances  s’exposer et défiler partout, même s’ils ne manquent pas à chaque fois d’être la cible des critiques et des désapprobations qu’ils méritent. Lorsque les positions se durcissent, ce sont l’école et les élèves qui en accusent le coup. La confiance, la sérénité et les négociations paisibles sont rangées aujourd’hui dans les placards. C’est dire à quel point cela a particulièrement servi à dépouiller le système éducatif de sa raison d’être, de ses vertus et de ses valeurs. C’est dire à quel point ceux qui ont pourtant un rôle d’encadrement et d’assistance n’ont pas vraiment conscience de la réalité. Que ce soit sur le plan de la crédibilité et de l’infaillibilité, ou d’ordre structurel, l’école publique n’a plus la même identité, ni la même adresse. On n’est pas censé ignorer les réelles motivations des uns et des autres, les intérêts qui motivent, qui conditionnent tout un milieu, selon des considérations la plupart du temps personnelles. Le profil de l’enseignant a changé, l’essence et la nature de l’enseignement encore davantage.

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Un commentaire

  1. KHEMIRI

    30 avril 2023 à 15:15

    Faire ce sinistre constat, c’est bien et c’est à votre honneur. Mais de qui devront venir les solutions réalistes et crédibles ? Des syndicats? Des autorités gouvernementales? Le pays est tellement englué et empêtré dans des difficultés en tous genres que même l’espoir entretenu par Carthage paraît de plus en plus ténu voire éteint. Le malvoyant est devenu sourd…. Un sursaut est vital pour sauver une nation qui se glorifiait d’être moderne, un exemple pour le Tiers-monde !

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