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Les élèves pris en otage !

Editorial La Presse

 

Dans l’armoire aux mauvais souvenirs de la Tunisie, l’année scolaire 2022-2023 occupera à coup sûr une place de choix.  La confiance, les bonnes volontés et les rapports paisibles sont abandonnés dans les tiroirs. C’est qu’entre le ministère de l’Education et les syndicats, rien n’augure de bon. Rien ne rassure.

Il faut dire que lorsque les positions se durcissent, c’est tout le système éducatif qui accuse le coup, avec ses différentes structures et parties prenantes.  Mais ce sont tout particulièrement les élèves et leurs parents qui subissent les conséquences et les répercussions des décisions arbitraires, telles que la rétention des notes et les arrêts successifs des cours.

Les choses se compliquent encore davantage surtout quand l’année scolaire touche à sa fin et que les élèves ne savent pas toujours ce qu’il adviendra des examens, des conseils, des passages de classe. Bref,  de leur avenir. La situation est encore plus pressante et fortement contraignante  pour les candidats au bac qui, jusque-là, sont dans l’incapacité d’évaluer les efforts de toute une année scolaire.

Au fur et à mesure que l’année scolaire avance, le ras-le-bol des parents s’accentue. Ils s’inquiètent que l’avenir de leurs enfants ne soit pris en otage par les syndicats.

En cette période cruciale de fin d’année scolaire, il serait impératif de clarifier les positions, aussi bien celle du ministère que celle des syndicats. Et surtout trancher sur le vif: nul ne peut monopoliser le système éducatif tunisien. L’on ne devrait pas accepter que certains, qui continuent à jouer aux victimes et aux innocents, fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe actuellement dans les établissements scolaires.

Au-delà  des exigences et des obligations que cela génère, les comportements et les décisions, de part et d’autre, doivent servir à apaiser un climat de plus en plus tendu du fait des pressions qui n’en finissent pas.

L’on sait qu’il y a de plus en plus de dérapages qui se revendiquent, notamment par les syndicats, en toute impunité. L’on reconnaît aussi que, pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui constitue une source de nuisance et pour avoir été dépassées par les événements, les différentes politiques gouvernementales en matière d’enseignement qui s’étaient succédé depuis 2011, ainsi que  l’inertie de l’autorité de tutelle, avaient permis les dérives et les dérapages de différents genres.

Il est temps, aujourd’hui, d’agir auprès de toutes les parties qui rendent impossible la bonne marche de nos établissements scolaires.

Revenir à un climat plus serein, assainir l’ambiance. Est-ce trop demander ?

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