« La Tunisie de l’avenir », tel est le titre de cette initiative qui promet, selon la Centrale syndicale, une issue à la crise politique que connaît le pays. Mais jusqu’aujourd’hui, il n’en est rien. L’UGTT et ses partenaires tardent toujours à la présenter au président de la République qui, selon toute vraisemblance, rejette cette manœuvre et préfère se concentrer sur les concrétisations des différentes étapes de son processus engagé le 25 juillet 2021.
Cela fait plusieurs mois qu’on entend parler de l’initiative du nouveau Quartet. Pour certains, cette démarche est vaine tant le Président de la République est inflexible à ce sujet : « aucun dialogue avec ceux qui ont nui aux intérêts des Tunisiens ». Cette position marquerait donc l’exclusion des partis politiques, mais que vaudra cette initiative sans leur participation ?
« La Tunisie de l’avenir », tel est le titre de cette initiative qui promet, selon la Centrale syndicale, une issue à la crise politique que connaît le pays. Mais jusqu’aujourd’hui, il n’en n’est rien. L’UGTT et ses partenaires tardent toujours à la présenter au Président de la République qui, selon toute vraisemblance, rejette cette manœuvre et préfère se concentrer sur les concrétisations des différentes étapes de son processus engagé le 25 juillet 2021.
Cette initiative, pour certains mort-née, serait victime d’une conjoncture politique très compliquée. D’une part, le Président de la République campe sur ses positions et refuse tout dialogue avec les acteurs politiques de ce qu’il appelle la décennie noire et d’autre part, tous les canaux de communication entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sont coupés.
Il faut rappeler que ces derniers temps, plusieurs initiatives ont surgi pour débloquer la situation politique dans le pays. Mais la plus importante est conduite par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), l’Ordre national des avocats tunisiens (Onat) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
Ce nouveau quartet se penche en effet sur cette initiative qui commence à prendre forme en dépit de la réticence de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et de quelques questions restées en suspens. Il s’agit selon la Centrale syndicale d’une initiative économique et sociale intégrée visant à sauver le pays de cette crise.
Si peu d’informations sont disponibles à ce sujet, on apprend que cette initiative place les questions socioéconomiques à la tête des priorités. Bassem Trifi, président de la Ltdh, a indiqué, dans ce sens, que cette initiative visait à regrouper l’ensemble des visions et des stratégies s’inscrivant dans ce but.
Selon ses dires, il s’agira de la mise en place de commissions formées par des experts et des personnalités nationales qui auront la mission « d’élaborer des feuilles de travail portant sur le cadre politique, constitutionnel et surtout économique et social ».
De faibles chances ?
Mais pour les observateurs de la scène nationale, il est peu probable que le président de la République Kais Saied accepte cette démarche. Car d’une part, il s’agira d’une manœuvre qui éclipsera son processus de réforme, et d’autre part le locataire de Carthage refuse toutes négociations avec certaines parties, comme expliqué.
« La formulation préliminaire de l’initiative de sauvetage, baptisée « La Tunisie de l’avenir » de sauvetage du pays est achevée et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a commencé à en discuter au niveau régional », a affirmé le secrétaire général adjoint de l’organisation, Samir Cheffi.
Dans une déclaration à la Tap, le syndicaliste a indiqué que le document de l’initiative représente la vision et l’approche du Quartet (UGTT, Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), Ordre national des avocats de Tunisie (Onat) et Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), ndlr), en ce qui concerne leurs perceptions et leurs propositions de solutions concernant les questions politiques, économiques et sociales.
Et d’expliquer que pour que ce document devienne officiel pour le Quartet, il faut qu’il soit discuté auprès de ses structures compétentes, chacune à part, dans le cadre de d’un travail démocratique et étant les seules parties ayant la légitimité d’approuver ou amender ce document. Suite à quoi, l’initiative sera présentée à la présidence de la République, en faisant abstraction du traitement positif ou négatif qui lui sera réservé.
Cheffi a souligné que la centrale syndicale ne vise aucun acquis politique ou pouvoir de quelque nature que ce soit de cette initiative et des initiatives précédentes. « Le seul acquis serait que notre pays se stabilise et avance dans la bonne direction par rapport aux préoccupations, les espoirs et les aspirations des Tunisiens pour un avenir meilleur pour tous les Tunisiens. Chose qui ne peut être réalisée que s’il y a une approche collective et participative dans laquelle s’impliqueront tous les enfants bienveillants de la Tunisie», toujours selon lui.
Rupture consommée ?
En tout cas, dans ce paysage politique flou, les canaux de communication sont coupés entre le gouvernement et la Centrale syndicale, ce qui complique davantage la situation.
Ali Boubaker, secrétaire général régional de l’Union régionale du travail à Gabès, a déclaré dans ce sens que la relation entre la Centrale syndicale et le gouvernement se dirige vers une rupture.
C’est pour cette raison que l’Union a décidé de porter l’affaire devant l’Organisation internationale du travail (OIT), qui convoquera bientôt les deux parties pour examiner cette situation, a-t-il dit.