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Commentaire | L’espoir fait vivre

La Tunisie, qui ne se lance pas seulement dans de nouveaux défis, mais aussi dans une opération de changement profond, tient plus que jamais à avoir son propre style, son propre modèle de développement. Un modèle qui, au-delà des recommandations dictées par certaines parties étrangères, ne peut et ne doit jamais oublier les laissés-pour-compte. Ceux pour qui ça ne rigole pas tous les jours.

Si beaucoup d’analyses et de rapports sur le contexte socio économique de la Tunisie engendrent souvent une certaine spécificité en matière de sinistrose, que l’on ne parle pas suffisamment des acquis et des réalisations, que l’on fait une fixation sur les défaillances, que l’on ne retient que le négatif, la situation n’est pas aussi désespérante que certaines parties tiennent à faire croire.

Tunisie ne s’en détourne pas pour autant. L’attachement aux valeurs et aux principes qui font les grandes nations ne cesse de prendre forme. On ne s’empêchera, d’ailleurs, jamais de penser que la Tunisie sera mieux demain, qu’elle a toujours les moyens et les arguments nécessaires à faire valoir.

Pour s’en convaincre, il suffirait d’être sûr d’une chose : les cartes peuvent être redistribuées et le compteur de la relance économique se débloquer à tout moment. Car en en dépit de toutes les pressions intérieures et extérieures, la Tunisie continue toujours à résister à tous les aléas. Il y a encore des hommes et des femmes qui dégagent si bien l’essence de l’effort dans ses différentes expressions.

L’on dit que chaque étape a son importance et son temps. Mais les Tunisiens ont encore le mauvais souvenir d’une décennie démobilisatrice dont les répercussions sont encore visibles, notamment par rapport aux choix et aux stratégies qui n’avaient jamais répondu aux priorités et aux exigences de l’étape. L’abandon des grands principes, notamment ceux de la compétence et du mérite, et de la cohérence au profit des approches et des orientations partisanes et personnelles a conduit à marginaliser les besoins quotidiens de tout un peuple, et cédant à une minorité, sans expérience et sans vécu, le monopole et l’apanage de penser et d’agir!…

Les insignifiances et les dérives d’une époque, que visiblement l’on n’arrive pas à oublier, encore moins à pardonner, n’étaient pas une affaire marginale, qui concernait quelques aspects de la vie des Tunisiens, oubliés et davantage désocialisés. Sans horizons et sans avenir, ils ne faisaient tout simplement pas partie des priorités des gouvernants. Et cela avait même fini par faire système.

Si les choix adoptés en ce temps là n’avaient point leur raison d’être, parce qu’injustifiés et infondés, l’absence de stratégie et de programme de travail auprès des gouvernants de l’époque, que ce soit à court ou à long terme, l’étaient encore davantage. Les travers et les insuffisances étaient nombreux et bien connus chez des responsables la plupart du temps en manque d’inspiration et de réflexion: incompétence, manque de légitimité, et dans tous les cas de figure inaptitude de ceux qui y étaient associés d’une manière ou d’une autre.

Les déviations de l’époque sont encore considérées par les Tunisiens comme étant des écarts dont les incidences ne semblent pas, jusqu’à nos jours, avoir de fin, tellement les dégâts sont étendus.

La Tunisie, post révolution, aurait pu en être largement épargnée, mieux favorisés, mais les gouvernants de l’époque ne l’avaient pas fait. En dépit d’un contexte plus que jamais favorable, ils avaient visiblement d’autres motivations, d’autres priorités.

Si l’on sait aujourd’hui beaucoup de choses sur les raisons qui avaient précipité la décadence de l’économie et des finances Tunisiennes, on sait aussi que le pays est toujours capable de se faire une raison et de dépasser ses insuffisances en prévision des échéances et des épreuves qu’il affrontera dans l’avenir.

Une opération de changement profond

La Tunisie, qui ne se lance pas seulement dans de nouveaux défis, mais aussi dans une opération de changement profond, tient plus que jamais à avoir son propre style, son propre modèle de développement. Un modèle qui, au-delà des recommandations dictées par certaines parties étrangères, ne peut et ne doit jamais oublier les laissés-pour-compte. Ceux pour qui ça ne rigole pas tous les jours.

Il y a assurément autant d’éléments, forcément aussi bien d’atouts, qui offriraient plus d’alternatives, plus d’horizon. Dans le message qu’elle s’efforce par tous les moyens de délivrer, la Tunisie devrait rompre avec ses maux traditionnels, enfouis il est vrai au plus profond d’elle-même. Elle devrait s’orienter vers de nouvelles tendances de nature, à libérer les initiatives et affranchir les compétences.

Ce qui est entrevu et accompli aujourd’hui n’entrent pas encore certes dans les résolutions les plus dynamiques qui soient offertes, mais quelque part cela devrait tenir outre mesure. Cela ne découle pour autant d’un seul claquement de doigts. Voilà un pays en phase de reconstruction, mais qui est confiant pour l’avenir.

 

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