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Ennahdha ou la stratégie du profil bas

Editorial La Presse

Ce qui, à un moment donné, paraissait comme une réussite éclatante, du côté de Montplaisir, s’est transformé en un échec sans appel.

Ennahdha ne cesse, aujourd’hui, de connaître les déboires. La plupart de ceux qui étaient, d’une manière ou d’une autre, proches du centre de décision, désertent de plus en plus les rangs. Il est loin, bien loin, le temps où le parti se comportait et agissait comme étant le maître absolu des affaires de l’Etat. On se demande même si les lieutenants de Rached Ghannouchi lui sont toujours fidèles. Si le Mouvement est encore capable de reconquérir la confiance, non seulement des Tunisiens, mais surtout des adhérents et de la base du parti.

A la vue de l’incapacité des dirigeants traditionnels à redresser la barre, les dégâts parlent d’eux-mêmes. C’est la perte du cap symbolique, d’alternatives et de solutions susceptibles de remettre les choses à leur place.

Le problème d’Ennahdha se situe au niveau de la raison d’être du parti, des hommes, des noms, des aptitudes, des compétences, des approches. Autant dire que ce qui a été entrepris depuis 2011 n’a jamais été conforme aux aspirations et aux objectifs de la révolution. Pas de cohérence, point d’équilibre, encore moins de bon sens et de vision.

Il fut un temps où, mégalomanes, les principaux dirigeants d’Ennahdha  se voyaient plus forts que ce qu’ils n’étaient réellement. Ils ne peuvent aujourd’hui continuer à se sentir favorisés. Protégés même. S’ils font profil bas, ils vont devoir se méfier de la reddition des comptes. Ils ne peuvent plus, en effet, compter sur les frasques de la décennie noire. Encore moins sur ceux qui leur avaient balisé la route : la Troïka et les alliés contre-nature. Honte à tous ceux qui les avaient injustement sauvés. Mais bravo à ceux qui n’avaient jamais cessé de les pointer du doigt.

Et dire que l’avertissement ne s’était jamais fait attendre. L’idée que beaucoup de dirigeants nahdhaouis rendent compte de leurs actes, que le Mouvement soit remis à sa place et à sa juste valeur, mais aussi l’idée de remettre de l’ordre dans la maison, ne datent pas d’aujourd’hui. Ennahdha s’était bel et bien égaré au moment où il lui était pourtant largement possible d’acquérir la confiance des Tunisiens, d’évoluer, de se métamorphoser et d’accéder à de nouveaux paliers. Mais surtout de se racheter et tenter de faire oublier le passé qui fait encore polémique.

Les dirigeants d’Ennahdha ne parlent plus aujourd’hui le même langage. Ils ne tiennent plus le même discours. Confronté à des problèmes majeurs qui sont particulièrement des motifs d’inquiétude, le parti joue aujourd’hui son avenir.

A l’identité évanescente et éphémère, au déficit politique et populaire, une nouvelle génération nahdhaouie attend aujourd’hui sa chance. Une génération qui donne l’impression d’être convaincue que l’action politique est une leçon permanente de vérité et, d’une certaine manière, de certitude de ne jamais insulter l’avenir.

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Un commentaire

  1. Dr. E. Moudoud

    11 juin 2023 à 21:45

    ENCORE MERCI SI JALEL. ILS ONT INTÉRÊT À SE LA FERMER ET RÉPONDRE DE LEURS CRIMES CONTRE LA PATRIE. DIEU MERCI, ‘L’ISLAM POLITIQUE’, UNE INVENTION ‘DIABOLIQUE’ DES ENNEMIS DE NOTRE ‘ISLAM’ PAR ‘LES ‘FRÈRES MUSULMANS’ EN EGYTPE DANS LES ANNÉES 20, EST FINI BIEN FINI. IL FAUT VOIR ET REVOIR LES DISCOURS DE L’ÉPOQUE DE GAMEL ABDELNASSER ET DE NOTRE SI LAHBIB LUI-MÊME, POUR BIEN COMPRENDRE QUI SONT VRAIMENT CES ‘MUSULMANS’! MAIS, ET DIEU MERCI, NOS JEUNES ET MOINS JEUNES NE SE FERONT PLUS AVOIR PAR UN DISCOURS ‘DÉMAGO’ ET CRIMINEL. ON NE PARDONORA JAMAIS, JAMAIS L’ ENVOIE DE NOS ENFANTS SE FAIRE ‘TUER’ OU SE ‘PROSTITUER’ EN SYRIE AU NOM DE NOTRE ISLAM…IL N’Y A QU’UNE SEULE ‘PUNITION’ POUR CES CRIMES…POUR BIEN TOURNER CETTE PAGE NOIRE DE NOTRE HISTOIRE RÉCENTE. VIVE LA TUNISIE. VIVE LA RÉPUBLIQUE. VIVE KAIS SAIED. BOURGUIBA NE MOURRA JAMAIS…JAMAIS.

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