L ’emploi informel en Tunisie a atteint 43,9%, soit un niveau supérieur à ceux de la plupart des autres pays de la région MENA. En l’absence d’un cadre juridique réglementaire et institutionnel, les répercussions négatives de l’informalité sur la croissance inclusive sont devenues une crainte avérée. Elles freinent de plus en plus la productivité. Il est fort à parier que l’emploi informel est entré aujourd’hui dans une phase très compliquée, marquée notamment par la corruption et la concurrence déloyale.
La prédominance de l’économie informelle et l’image peu reluisante qu’elle donne sont imputables à l’absence d’une vision claire, de mesures et de réformes susceptibles de favoriser l’inclusion. Cela pose plusieurs problèmes relatifs à une protection sociale limitée, aux obstacles à la productivité et à la croissance, aux contraintes budgétaires et aux difficultés structurelles qui ralentissent la croissance et la rendent moins équitable.
Sur fond de faiblesses institutionnelles, concilier l’essentiel et l’accessoire pour combattre l’économie informelle est devenu presque hors d’atteinte. Mais c’est aussi une fausse excuse pour ceux qui cherchent à se cacher derrière les alibis et les prétextes. Car à bien se rendre compte des manquements et des défaillances, on comprend les raisons qui favorisent l’informalité. Plus encore, les risques susceptibles d’aggraver davantage la situation sont devenus extrêmement grands. Il est indispensable de tirer les enseignements liés à cette transgression, aux manquements en tous genres et au glissement du formel à l’informel.
L’optimisation négative et extrême des paramètres économiques fait sens d’un environnement marqué à la fois par des insuffisances et des débordements. Les constats, de plus en plus faciles à relever sur l’emploi informel, concernent des actes et des décisions sans fondement. Surtout ceux ayant émané des gouvernants et des responsables qui, au lendemain de la révolution, n’avaient aucun rapport avec la bonne gouvernance. Ni de près ni de loin. La vérité est que les décideurs de l’époque avaient puisé dans les ressources de l’Etat sans aucun retour. Avec une rentabilité proche de zéro