Mehdi Trabelsi et Wajdi Cherif au Festival International de Hammamet : Quand le piano est le maître de cérémonie

1,848

 

La 57e édition du Festival international de Hammamet a accueilli, le mercredi 19 juillet 2023, «Le Serment des Chemins» du pianiste franco-tunisien Mehdi Trabelsi et le Quintet de jazz du compositeur et pianiste tunisien Wajdi Cherif.

Le spectacle musical a démarré avec Mehdi Trabelsi au piano accompagné de la voix d’Abir Derbel, chantant les poèmes de l’auteur et dramaturge tunisienne Leila Toubel. «Le Serment des Chemins» est un cycle de mélodies sur des poèmes en dialecte tunisien.

Vêtue d’une robe princesse blanche, Abir Derbel, avec sa voix féerique, a chanté un répertoire d’une dizaine de chansons, sur une durée d’une heure. Sa complicité avec Mehdi Trabelsi, leurs petits sourires et leurs échanges de regards ont offert au public une ode à l’amour et à une sensibilité extrême.

«Le Serment des Chemins» est le fruit d’une rencontre artistique entre les trois artistes et une occasion pour Leila Toubel de replonger dans la poésie, à la demande de Mehdi Trabelsi. Ce dernier, habitué à jouer du classique et particulièrement intéressé par une musique à la croisée de la tradition savante occidentale et de la culture arabe, a déjà collaboré avec Leila Toubel pour un spectacle musico-théâtral «Houreya» en 2018 et un monodrame «Yakouta» en 2021.

 

La seconde partie de la soirée a eu lieu avec le Quintet (un orchestre de Jazz composé de cinq musiciens) du pianiste tunisien Wajdi Cherif, avec Habib Samandi aux percussions, Yves Eouzan à la batterie, Henri Dorina à la basse et Manu Codjia à la guitare.

Le Quintet a joué un répertoire de 7 morceaux de Jazz pur et authentique, dont «Blurred vision», un duo piano et chant d’onomatopées avec Habib Samandi, une prouesse qu’il a improvisée, «Lost in the moment», un trio piano, basse et guitare avec Manu Codjia et Henri Dorina, et deux reprises du répertoire standard du Jazz, une du jazzman américain Duke Ellington, «Caravan» composée en 1936, et une autre du compositeur et trompettiste américain Miles Davis, «Nardis».

Wajdi Cherif a dressé un panorama de l’histoire du jazz et a proposé au public un petit voyage auditif aux origines du Jazz des États-Unis avec ses notes et ses choix de musiciens et de références, en alternant entre le piano et le clavier.

Le pianiste a confié à La Presse de Tunisie, que, pendant une période de sa carrière, il s’est intéressé aux mélanges et aux métissages musicaux puisque le Jazz est une musique très ouverte qui permet ce genre d’expériences, d’où le fait qu’il a pu apporter sa personnalité et ses racines et les intégrer dans le Jazz. «Aujourd’hui je me dirige vers d’autres expériences, j’explore plus le répertoire du Jazz américain et ce qu’on appelle The American Songbook», a-t-il ajouté.

Concernant le choix des musiciens qui l’ont accompagné lors de cette édition, il a annoncé que la convenance s’est faite naturellement suite à des rencontres en Tunisie et en France et à une certaine entente musicale.

Wajdi Cherif a également confié que ce qui l’attire dans les standards du Jazz, ce sont les compositions plus que les artistes. Mentionnant que, pour la reprise de Duke Ellington «Caravan», le choix de la composition s’est fait en raison de la proximité du morceau avec notre culture, puisque ça parle du désert, du ciel étoilé et de la caravane qui passe. Et celle de Miles Davis «Nardis», c’est plutôt la légère note orientale de la composition qui a influencé son choix.

«Le Jazz est une musique qui a survécu, qui se développe et qui est pleine expansion partout dans le monde. En Tunisie, il y a une nouvelle génération de musiciens qui travaillent sérieusement et qui jouent vraiment bien. Et cela fait plaisir à voir.», a-t-il ajouté.

La 57e édition du Festival International de Hammamet se poursuit jusqu’au 12 août avec plus de musique et d’arts scéniques.

Laisser un commentaire