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Des citoyens comme les autres…

Editorial La Presse

Les personnes à besoins spécifiques ou appelées couramment personnes handicapées ont-elles réussi concrètement à faire leur insertion dans notre société ? Réellement et au vu de ce qu’elles endurent, on craint fort que non. Ces citoyens, quelle que soit la nature de leur handicap, ne sont pas reconnues malheureusement en tant que personnes ayant les mêmes chances que les autres citoyens. Et pourtant, les textes encourageant et obligeant leur intégration sont modernes, les associations de la société civile qui leur sont dédiées sont nombreuses et bien actives et médiatisées. En effet, il y a tout un monde qui sépare les textes et les bonnes intentions. En dépit de leurs compétences intellectuelles et parfois aussi athlétiques, de leur disponibilité, on rechigne souvent à les employer, à parrainer leurs initiatives et à valoriser leur potentiel. Ce n’est pas uniquement dans l’économie.  Dans les postes de décision, politiques et administratifs, rares sont les personnes à besoins spécifiques à avoir leur chance. Souvent affectées à des responsabilités marginales, elles sont reléguées à un rôle de décor sans la moindre considération. Et pourquoi pas des gens à besoins spécifiques pour diriger et mener d’autres personnes ? Qu’est-ce qui les en empêche d’autant que les progrès scientifiques et technologiques facilitent énormément les choses ?

Ce regard persifleur de la société à ce sujet doit s’arrêter. Accorder l’égard qu’il faut aux personnes à besoins spécifiques (cette appellation est plus respectueuse) ne doit pas être un simple slogan, mais plutôt une autre approche qui met en valeur ces citoyens comme les autres sur un pied d’égalité que les personnes valides. Cela doit se traduire par des actions, par du concret, en respectant leurs compétences. Car ce sont des hommes et des femmes qui font partie de notre nation, qui ont des droits et des obligations comme tout le monde. Ce sont aussi des personnes sensibles et qui réclament le droit à la dignité. Pas plus. Ce n’est pas une question de lois et de philanthropie à leur égard; c’est au contraire l’obligation de les traiter comme des citoyens qui peuvent apporter quelque chose à la société. 

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