Les habits sont souvent catalyseurs de faits culturels. Ils sont révélateurs d’une réaction envers l’autre.
A Kairouan, par exemple, lors des cérémonies de mariage, de fiançailles ou de défilés, on admire les habits traditionnels qui sont à l’image de notre architecture labyrinthique et tortueuse qui se ferme aux regards extérieurs pour mieux s’ouvrir sur elle-même. Ainsi, le «haik», voile traditionnel qui fait 4,50 m de long et 1,45 m de large, apparaît comme le signe de jeu de la transparence et de l’opacité, de l’apparent et du caché accentuant ainsi le charme inaccessible et l’appel mensuel des êtres féminins.
Quant au costume quotidien (jebba et fouta) du début du XXe siècle, il est composé d’un foulard, d’une hassara, d’une fouta fallaya et d’un serouel mizzou… Cependant, beaucoup de femmes portaient dans les années 60 des costumes plus simples composés d’une fouta et d’une blouza faites de satin brodé d’argent.
Quant au costume de la henna «queswa tarayoun», il date de la fin du XXe siècle et est composé d’un boléro de velours noir brodé, d’un pantalon de velours (ou autre), et de deux bandes (du même velours que le boléro ornant les jambes sur le devant). Enfin, le célèbre costume de marié appelé «kisswa kabbous El Gharrak», il est fait de satin brodé d’argent et est composé d’une courte jebba et d’un serouel avec un kabbous. C’est d’ailleurs la dernière évolution d’un modèle apparu à la cour beylicale à la fin du XIXe siècle.
Somme toute, malgré toutes les nouvelles tendances et les habits à la mode, beaucoup sont nostalgiques des habits traditionnels qu’ils aiment bien porter lors de certaines occasions familiales ou festives. Les plaisirs même démodés peuvent nous remplir de joie et de paix.