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L’heure des comptes a sonné

Editorial La Presse

 

A leur accession au pouvoir, Ennahdha et ses alliés, tout particulièrement Ettakatol et le CPR, n’avaient cessé de parler de reconstruction, de réédifi cation et de rétablissement de valeurs. De relèvement de niveau, surtout.
Mais tout au long de leur règne, non seulement ils n’ont jamais su faire face aux exigences de l’étape, mais ils ont aussi provoqué l’anarchie et le désordre au sein des ministères et de l’administration, notamment à travers les recrutements effectués sur la base de la proximité partisane. L’image donnée et qui ne cesse de revenir dépendait beaucoup trop des dérives dans lesquelles l’administration a été entraînée et dont ces partis assument entièrement la responsabilité.
Les concours et les procédures de recrutement, tels que véhiculés par la Troïka, avaient été affectés par des considérations et des arguments qui n’avaient aucun rapport avec la compétence, le mérite et les profils requis.
Il semblait d’ailleurs entendu que les critères de recrutement n’avaient point de sens, ni de raison pour les gouvernants de cette période triste de l’histoire de la Tunisie.
Il faut dire que les travers d’Ennahdha et de ses alliés de circonstance étaient nombreux et bien connus: confusion, surtout de la part de ceux qui avaient le pouvoir de décision, incompétence et manque de légitimité, et dans tous les cas de fi gure, fragilité de ceux dont dépendait l’avenir de la Tunisie.
La bonne gouvernance doit témoigner de la moralité et surtout de la droiture des gouvernants. C’est dire à quel point les dirigeants d’Ennahdha, qui s’étaient érigés en protecteurs au nom de l’intérêt supérieur de la Tunisie, n’avaient aucune conscience de cette réalité. C’est dire aussi à quel point ils avaient tacitement autorisé les dépassements et les dérapages en tous genres.
Le ministère de l’Education, qui compte le plus grand nombre de personnel, est visiblement le plus touché par les recrutements des diplômés fraudeurs ayant permis à leurs titulaires d’accéder à des postes sensibles et de responsabilité. Les diplômes accordés en enseignement de base et secondaire feront l’objet d’audit par les ministères concernés.
L’audit des recrutements ne s’arrêtera pas à ce niveau. Il va falloir examiner tous les recrutements effectués de 2011 jusqu’au 30 juin 2023 dans chaque ministère dans un premier temps, et à la présidence du gouvernement.

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