Rjim Maâtoug

Le projet de Rjim Maâtoug constitue une prouesse dans la mesure où l’institution militaire a pu transformer le désert en zone verte, produisant des légumes, des fruits et même de l’huile d’olive. Cette réussite n’a pas manqué d’inspirer d’autres pays qui ont fait fleurir leur désert.

L’initiative est financée dans le cadre du programme de valorisation des régions du Sud et du Sahel-Programme Sahara Sud, mis en place par les autorités tunisiennes. Le projet, réalisé en partenariat avec l’Office de développement de Rjim Maâtoug, se déroule dans le gouvernorat de Kébili et vise la création de nouvelles palmeraies dattiers pour un total de 2.500 ha.

L’initiative prévoit aussi la réalisation de logements et d’infrastructures socioéconomiques nécessaires à la stabilisation des agriculteurs. En outre, le projet contribue à la réalisation d’activités visant à améliorer les conditions de vie des habitants de la région.

Le président de la République, Kaïs Saïed, a salué les efforts déployés en vue de transformer la région de Rjim Maâtoug, située dans le gouvernorat de Kébili, d’un désert, en une ville productive, disposant de tous les moyens nécessaires, et ce, lors d’une visite effectuée dimanche dernier, dans la région, à l’occasion de la célébration de la fête nationale de l’Arbre. Réalisé par l’Office de développement de Rjim Maâtoug, en partenariat avec le ministère de la Défense nationale, ce projet, lancé depuis 1984, consiste en la mise en valeur de 2.500 ha de terres désertiques par la plantation de palmiers dattiers pour les attribuer, ensuite, aux agriculteurs à raison de 1,5 ha par bénéficiaire avec un logement rural.

Pour réussir ce projet, il a été décidé de créer des groupements de développement agricole, regroupant des agriculteurs, qui bénéficient de l’encadrement et de l’appui financier nécessaires, pendant dix ans.

C’est ainsi que quatre villages ont été construits, dans le cadre du projet, à savoir ceux d’El Ferdaous, doté d’une oasis de 720 ha, d’Ennasr (une oasis de 432 ha), d’El Amal (une oasis de 432 ha) et d’Essalem (une oasis de 576 ha), moyennant une enveloppe de plus de 100 millions de dinars.

En parallèle, l’Office de développement de Rjim Maâtoug a construit des puits d’irrigation, des routes, ainsi que les infrastructures socio-économiques nécessaires pour garantir des conditions de vie adéquates aux habitants, dont des écoles, des dispensaires…

Les objectifs de ce projet consistent à fixer les populations nomades, dont le nombre s’élève à plus de 8 mille personnes, en améliorant leurs conditions de vie, créer de nouveaux emplois, lutter contre la désertification et augmenter la production des dattes «Deglet Nour» pour atteindre 20.000 t/an. «Ce genre de projets, basé sur la volonté et le savoir-faire tunisiens, permettra de tirer le meilleur parti des spécificités de chaque région, mais, aussi, de parvenir à préserver nos richesses et de réaliser notre autosuffisance», a souligné le président de la République.

Située aux portes du désert tunisien et aux frontières de l’Algérie, Rjim Maâtoug est une oasis dont les conditions climatiques et les terres arides peuvent parfois faire douter plus d’un sur son potentiel agricole. Toutefois, les plantations de palmiers et de dattiers en ont fait l’une des principales régions d’agriculture biologique des dattes en Tunisie.

Un ouvrage, un hommage

Il a fallu attendre une vingtaine d’années pour qu’un livre, qui relate les péripéties d’une œuvre de 40 ans qu’on doit à notre armée nationale, paraisse (dans une édition élégante). Faire émerger du sable une ville comme Rjim Maâtoug avec toutes ses commodités, adossée à une oasis dans un environnement hostile dans le sud du pays et qui compte aujourd’hui 7.000 habitants, dont la plupart sont des bédouins sédentarisés. Le titre de l’ouvrage écrit par le Général de Brigade, Mohamed Meddeb, édité par Leaders est suffisamment explicite : «Rejim Maâtoug : Comment l’armée tunisienne a fait fleurir le désert» est d’ailleurs suffisamment parlant.

Abondamment illustré, l’ouvrage est, comme l’a observé l’auteur, «Un documentaire récapitulatif et d’information générale sur le projet Rjim Maâtoug et surtout un hommage d’abord à ceux qui ont perdu la vie ou se sont blessés lors de la concrétisation de ce projet. C’est un signe de reconnaissance quant aux capacités des Tunisiens, en général, et à l’armée nationale, en particulier, qui n’ont cessé de faire preuve d’un grand savoir-faire, d’une ferme détermination et d’une abnégation remarquable pour venir à bout du climat saharien et réaliser ce qui est aujourd’hui une fierté pour le pays».

Ce livre comprend le message de l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Lorenzo Fanara, dont le pays a contribué au financement à ce projet; le témoignage émouvant du Colonel-major, Boubaker Ben Kraïem, qui était commandant de la garnison du sud. Il a vécu les premières phases du projet, ainsi que ceux du Colonel Bechir Thabet, de l’ingénieur général agroéconomiste, Ahmed Charef, et d’un résident de Rjim Maâtoug, ingénieur horticole de Msaken, Ridha Rouis.

Rjim Maâtoug a été une véritable prouesse qui a transfiguré toute une région.

Vivement d’autres Rjim. Il est vrai qu’il y a aujourd’hui des projets similaires dans les cartons comme celui de Mohdeth.

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