Ce médicament constitue un inhibiteur du co-transporteur de sodium-glucose de type 2 (Sglt2), disponible désormais à la Pharmacie centrale ainsi que dans les officines privées en deux dosages, à savoir 5 mg et 10 mg.
Le diabète fait toujours couler l’encre. Cette maladie figure parmi les maladies du siècle qui intriguent les professionnels de la santé à travers le monde. En Tunisie, la prévalence s’avère être inquiétante puisqu’un Tunisien sur cinq souffre de cette pathologie chronique aux répercussions plus que fâcheuses et au coût des plus lourds sur le budget de l’Etat.
En effet, l’Etat, à travers la Cnam, prend en charge plusieurs traitements destinés aux malades chroniques dont les antidiabétiques. Les affiliés de la Cnam ont la possibilité—lorsque la disponibilité des médicaments ne fait pas défaut—de bénéficier de certains médicaments à titre gratis. Pour ceux qui ont opté pour le régime de remboursement des frais des soins, les prix des médicaments pris en charge par la Cnam leur seront remboursés. Les diabétiques s’estiment chanceux de pouvoir en tirer profit. Ils le sont encore plus depuis le 3 novembre 2023, date qui marque l’ajout de la Dapagliflozine sur la liste des antidiabétiques intégralement pris en charge par la Cnam. Ce médicament constitue un inhibiteur du co-transporteur de sodium-glucose de type 2 (Sglt2), disponible, désormais, à la Pharmacie centrale ainsi que dans les officines privées en deux dosages, à savoir 5 mg et 10 mg.
La Dapagliflozine coûterait 645 Dt par patient par an
Cette démarche émane de la volonté de l’Etat d’étoffer l’arsenal thérapeutique antidiabétique tout en garantissant aux affiliés de la Cnam la gratuité du médicament, dans le cadre notamment de l’Apci. Aussi, le bénéficiaire sera-t-il remboursé au total du prix de référence correspondant au générique le moins cher. Une telle mesure soutient les diabétiques dans leur parcours de maîtrise de leur maladie pour prévenir le pire. Il n’est pas à douter que le traitement antidiabétique est prescrit à long terme. Le coût dudit traitement nécessite un budget spécifique, ce qui pousse certains à serrer la ceinture afin de concilier entre les charges de la vie et les frais des soins.
D’autres, en revanche, sont dans l’incapacité de faire l’acquisition des médicaments de plus en plus coûteux. Notons, à titre indicatif, que le coût annuel du traitement par Dapagliflozine par patient est de 645 dt.
Et pour faire face à l’évolution croissante de la prévalence du diabète, la Cnam a récemment introduit d’autres médicaments au régime de prise en charge. Parmi ces traitements figure Metformine 700 mg (soit un nouveau dosage de Metformine qui s’ajoute à la liste), une nouvelle association d’insulines analogues ( Insuline Deglutec et Insuline Asparte) pour les diabétiques insulino-dépendants, ainsi que des médicaments bio-similaires à l’insuline glargine, laquelle est principale dans le traitement du diabète.
La lutte continue…
Renforcer l’arsenal du traitement antidiabétique met à la disposition des diabétologues et endocrinologues une plus grande panoplie de traitements adaptés à l’état de santé de leurs patients. C’est, de surcroît, un moyen de pallier les éventuelles pénuries ou fin de stocks, car le traitement antidiabétique ne peut aucunement être interrompu.
D’autant plus que la population-cible ne cesse de gagner du terrain. Le diabète de type 2 avance à pas de géant. D’ailleurs, d’après une étude rétrospective, réalisée par l’Institut Health Metrics de Washington, la prévalence du diabète de type 2 en Tunisie a connu une hausse vertigineuse durant les trente dernières années, soit de 1990 à 2019 : une augmentation de 89,4% chez les hommes passant de 6,6% à 12,5% et de 88,2% chez les femmes, de 5,1% à 9,6%.
Pis encore, l’on estime, selon les dernières statistiques de l’OMS, que 17% de la population tunisienne âgée entre 20 et 79 ans souffrent de diabète. Et à voir les conditions de vie actuelles, notamment la cherté des denrées alimentaires diététiques ( viandes, poissons, légumes et fruits), la baisse du pouvoir d’achat, l’augmentation de la prévalence tabagique, celle de l’obésité, ainsi que la multitude des facteurs de stress, l’on ne peut être que—quasiment—certain que la partie est loin d’être gagnée…