• Libération de 50 femmes et enfants israéliens dans la bande de Gaza, en échange de la libération de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
• Les Nations unies mobiliseront toutes leurs capacités pour soutenir la mise en œuvre de l’accord et maximiser son impact positif sur la situation humanitaire à Gaza.
Premier signe tangible de répit après des semaines de guerre et de bombardements massifs sur la bande de Gaza, le gouvernement israélien a donné son feu vert à un accord visant à obtenir la libération de 50 otages détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens et d’une trêve de quatre jours à compter d’aujourd’hui, jeudi.
Le début de la pause négociée entre Israël et le Hamas «durera quatre jours, avec possibilité de prolongation», s’est félicité le ministère qatari des Affaires étrangères du «succès» de sa médiation conjointe avec l’Égypte et les États-Unis.
La partie qatarie a expliqué que l’accord concerne la libération de «50 femmes et enfants actuellement détenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération d’un certain nombre de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes». «Le nombre de personnes libérées sera augmenté au cours des étapes ultérieures de la mise en œuvre de l’accord», a assuré le ministère qatari des Affaires étrangères.
Si l’accord conclu prévoit que 150 prisonniers palestiniens seront libérés par Israël, en échange de 50 otages, selon d’autres sources, le ministère israélien de la Justice a publié une liste de 300 noms. Il s’agit principalement de jeunes détenus dont des enfants âgés de 14 ans qui seront susceptibles d’être libérés.
« Cette trêve doit être suivie d’efforts pour trouver une solution définitive à ce conflit »
Une vague de réactions a envahi la scène diplomatique internationale faisant suite à cet accord important qui pourrait précéder un cessez-le-feu définitif, bien que l’armée israélienne ait annoncé poursuivre ses frappes à l’issue de cette trêve. Le président américain Joe Biden s’est dit «extraordinairement satisfait» du fait que «plusieurs de ces âmes courageuses seront réunies avec leurs familles, une fois que cet accord sera pleinement mis en œuvre».
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères britannique, David Cameron, a qualifié cet accord d’«étape cruciale pour soulager les familles des otages et résoudre la crise humanitaire à Gaza», appelant «toutes les parties à veiller à ce que l’accord soit respecté dans son intégralité». De son côté, Paris a salué le travail du Qatar et a espéré que des Français figureront parmi les otages prochainement libérés par le Hamas. La Chine et la Russie ont également réagi à cette annonce, affirmant que cette trêve doit être suivie d’efforts pour trouver une solution définitive à ce conflit.
Les frappes continuent !
« Un pas important dans la bonne direction, mais beaucoup reste à faire », a déclaré un porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres « salue l’accord conclu entre Israël et le Hamas, avec la médiation du Qatar soutenu par l’Égypte et les États-Unis », souligne le porte-parole dans un bref communiqué. « Les Nations unies mobiliseront toutes leurs capacités pour soutenir la mise en œuvre de l’accord et maximiser son impact positif sur la situation humanitaire à Gaza », ajoute le porte-parole.
Pourtant, hier à la veille de l’entrée en vigueur de cette trêve, la machine de guerre d’Israël a poursuivi ses attaques et ses bombardements contre la bande de Gaza. L’armée israélienne « poursuivra sa guerre » contre le Hamas au terme de la trêve dans la bande de Gaza, a assuré hier le gouvernement israélien. « Le gouvernement israélien, l’armée israélienne et les forces de sécurité poursuivront la guerre pour ramener toutes les personnes enlevées, éliminer le Hamas et éradiquer toute menace pour l’Etat d’Israël venant de Gaza », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Risque d’explosion en Cisjordanie
Le Hamas a annoncé dans un dernier bilan que 14.128 Palestiniens sont tombés en martyrs depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Parmi les martyrs recensés à ce jour, figurent près de 6.000 enfants et 33.000 blessés. Le ministère de la Santé assure, de son côté, que des dizaines de corps jonchent les rues du nord de la bande de Gaza et qu’il est impossible de les recenser à cause de l’intensité des frappes.
En Cisjordanie, la colère enfle où près de 200 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre. Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a annoncé que 6 Palestiniens avaient été tués par balles hier, mercredi, dans le camp de réfugiés de Tulkarem. L’armée israélienne a envahi le camp à l’aube, d’après le Croissant-Rouge palestinien, qui a précisé que ses équipes avaient été empêchées par des soldats israéliens d’accéder au camp.