Nous en convenons, c’est encore une fois la situation que vit le pays qui impacte négativement bien des secteurs, non pas seulement sportifs, mais bien d’autres qui revêtent une importance particulière.
Le secteur sportif est relativement plus mouvementé, parce que tout simplement le plus médiatisé en raison de l’attention qu’accordent les fans de toutes les villes et villages qui s’inquiètent de tout et tiennent à tout savoir. Cette situation accentue cette terrible pression qui devient par voie de conséquence insoutenable. Dans ces conditions, il devient nécessaire pour les responsables de multiplier les interventions auprès de qui de droit pour déblayer le terrain et favoriser les contacts pour que clubs et fédérations puissent agir avec plus de facilité et avec le maximum d’efficacité.
Et comme ce sont les fonds qui manquent le plus, il est pour ainsi dire plus délicat lorsque les clubs naviguent le plus souvent à vue et arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Nous ne risquons pas de nous tromper, si nous affirmons par exemple qu’il est rare d’enregistrer des chèques sans provisions au niveau des fédérations qui sont beaucoup plus organisées et qui fonctionnent en dépit du peu de moyens dont elles disposent, avec beaucoup plus de circonspection.
Au niveau des clubs par contre, ce sont les jeunes qui paient cette précarité qui, à des moments critiques de leur carrière, met en danger tout l’acquis. C’est donc un tout autre problème: joueurs et entraîneurs ont compris qu’au lieu de foncer tête baissée dans des litiges qui traînent et qui agissent négativement sur la carrière des uns et des autres, ils prennent les devants, rompent leurs relations de la manière la plus légale et vont exercer leurs talents ailleurs.
Lorsque les cas sont exceptionnels, il n’y a pas de gros problèmes. On trouve toujours des remplaçants, mais les statistiques s’affolent. Cela revient à dire que les départs se multiplient. Nos joueurs, en football surtout, s’empressent de changer d’air. Ce sont surtout les jeunes qui partent en raison du peu d’intérêt que leur accordent leurs responsables, d’où le premier réflexe de partir. Ces jeunes préfèrent monnayer leurs talents ailleurs, ce qui leur permet indirectement de briller de manière telle… qu’on les convoque en sélection en qualité de joueurs opérant à l’étranger et que leurs clubs d’origine cherchent à les faire revenir en payant le prix fort. Un retard à l’allumage qui coûte cher d’un côté comme de l’autre. Mais un raccourci qui s’est avéré porteur et qui ouvre de nouveaux horizons.
Il faudrait quand même reconnaître que ces départs arrivent à des moments mal choisis. En effet, le joueur, à partir d’un certain âge, a besoin de parfaire sa formation et de découvrir la joie de jouer, juste, au profit de son club et de ses partenaires. Il n’est plus là pour apprendre à contrôler, maîtriser et conduire une balle, mais bien pour s’intégrer au sein d’un ensemble, apprendre à lire le jeu, prendre les bonnes décisions, soutenir ses camarades, corriger ou profiter d’une erreur individuelle ou collective et bien entendu concrétiser la supériorité des siens. Nous pourrions inviter nos statisticiens à suivre les carrières respectives des jeunes qui viennent de remporter le titre maghrébin de l’Unaf. Ils finiront par découvrir que nos éléments trouveront beaucoup plus de difficultés pour franchir les barbelés posés par les agents de canassons qui vendent leurs protégés à des équipes obnubilées par l’acquisition de joueurs étrangers, dont le rendement laisse à désirer et des éléments en rien supérieurs à ceux qui piaffent d’impatience pour rejoindre l’équipe fanion. Par voie de conséquence, de guerre lasse, ces jeunes mettent un terme à leurs carrières.
A ce propos, ils imitent leurs camarades marocains et algériens présents un peu partout dans le monde. Nous les retrouvons ces jeunes dans bien des pays (Arménie, Australie, Chypre, Croatie, Serbie, Finlande, Grèce, Hongrie etc.) que l’on finit par se poser des questions à propos de la manière à partir de laquelle ils ont pu dénicher un club dans ces lointaines contrées, s’ils n’étaient pas des valeurs sûres. A se demander de quel genre sont composées ces œillères chaussées par ceux qui les ont laissés partir et qui constatent les dégâts un peu tard ?