Accueil Société Classement Pisa 2023 sur les performances éducatives: Quelles leçons devons-nous en tirer ?

Classement Pisa 2023 sur les performances éducatives: Quelles leçons devons-nous en tirer ?

La Tunisie ne figure plus dans le classement Pisa ((programme international pour le suivi des acquis des élèves),organisé par l’Ocde (Organisation de coopération et de développement économique) depuis sa version de 2016. Mais, malgré cette absence, on est en mesure de comprendre que notre système éducatif, comme tous les systèmes qui ont participé à la dernière édition Pisa, est grippé.


Le verdict est sans appel cette fois pour la majorité des pays participants à la dernière compétition Pisa: un net recul a été enregistré à tous les niveaux (sciences, lecture et mathématiques). Seuls les pays asiatiques comme Macao (Chine), Singapour et le Japon émergent du lot. Même les pays scandinaves comme la Finlande n’ont pas échappé à la dégringolade.

Système éducatif défaillant ?

Si notre pays s’est retiré de la course c’est, surtout, en raison des classements trop faibles enregistrés lors des différentes participations. Il y a 13 ans nous occupions la 56e place parmi les 65 pays en lice. Au cours de la dernière participation dont les résultats ont été publiés le 6 décembre 2016, la Tunisie s’est classée 65e sur les 70 pays candidats.

Elle avait, alors, enregistré un score de 367 points en mathématiques, 361 points en compréhension de l’écrit et 386 en sciences.

Le dernier rapport Pisa, publié le 5 de ce mois, montre que 18 pays et économies ont réussi à améliorer leurs performances et dépasser la moyenne Ocde en mathématiques, en sciences et en lecture, tandis que d’autres ont carrément chuté dans ces matières. Le rapport souligne que le résultat moyen en mathématiques à l’échelle de l’Ocde a diminué de 15 points, celui de lecture a reculé de 10 points, soit le double de son précédent record à la baisse. Enfin, le résultat en sciences est resté relativement sans changement.

En somme, faut-il que notre pays reste en dehors de cette compétition internationale ? Notre système éducatif passe, il est vrai, par une phase critique qui demande plus d’un outil d’évaluation et de valorisation. Les difficultés que rencontrent nos élèves sont dues aux nombreuses défaillances et contreperformances qui ont marqué le système éducatif, ainsi que le vieillissement des méthodes et des programmes.

Les différentes tentatives de réformes ont fait long feu et l’on se cherche encore. Alors qu’il faudrait une refonte et une révision de toutes les approches. Toujours est-il que ce sont des générations entières qui payent la facture de toutes les fautes et de tous ces retards accusés. Il y a, aussi, la conjoncture nationale et internationale qui contribue à l’aggravation du phénomène.

Depuis 2011, la société tunisienne vit dans un climat de tension et d’incertitude. Ce qui est de nature à déstabiliser plus d’un. Ajoutons-y les soucis quotidiens liés aux difficultés économiques et au stress qui en découle. Ceci sans pour autant parler des craintes liées à l’apparition des épidémies et des conflits armés.

Les soucis du quotidien

Toutes ces données et tant d’autres ne manquent pas d’avoir des conséquences sur la psychologie des apprenants et de leur entourage. Et, automatiquement cela se répercute sur les résultats scolaires.

Nous savons tous que les écarts socioéconomiques ont leur part dans cette baisse du niveau des élèves. Mais il y a, également, d’autres paramètres qu’il faut prendre en compte. Et justement, sur ce point, le dernier rapport Pisa note que 8 % des élèves sont en situation d’insécurité alimentaire. Et c’est bien le cas de notre pays à cause des conditions climatiques et de la sécheresse persistante, ainsi que la multiplication des pénuries de la plupart des produits de première nécessité et leur absence des marchés ou la cherté de leur prix.

De plus, il y a 30 % des élèves qui sont distraits par les appareils numériques et 20 % qui sont harcelés au moins plusieurs fois par mois. Tous ces indicateurs nous interpellent et doivent nous obliger à agir au plus vite pour restaurer notre système éducatif et le rendre plus performant.

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