Le gouvernorat de Siliana a enregistré le taux de vote le plus important estimé à 21,58%, suivi de Zaghouan (20,68%) et de Kasserine (20,50%). Tamaghza, dans le gouvernorat de Tozeur, est la délégation où l’on a enregistré le plus de votants avec un taux de participation de 44,13%.
L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a tenu, hier, une conférence de presse très attendue, au cours de laquelle ont été annoncés les résultats du premier tour des élections des conseils locaux organisé dimanche 24 décembre. Ainsi 1.348 candidats, dont 128 candidates, ont remporté ces élections dès le premier tour. 70 ,8% des élus sont âgés entre 36 et 60 ans, alors que seulement 10,3% sont âgés plus de 60 ans.
Le président de l’instance électorale, Farouk Bouasker, a annoncé également que le deuxième tour concernera 1.562 candidats dans 781 circonscriptions électorales. 4.194.474 électeurs inscrits seront appelés aux urnes lors du prochain tour. Bouasker a précisé que lors du premier tour 1.074.880 Tunisiens ont exercé le droit au vote sur 9.080.987 électeurs inscrits, avec 17.386 votes blancs et 30.378 bulletins de vote annulés.
Le gouvernorat de Siliana a enregistré le taux de vote le plus important estimé à 21,58%, suivi de Zaghouan 20,68% et de Kasserine 20,50%. Tamaghza, gouvernorat de Tozeur, constitue la délégation où l’on a enregistré le plus de votants avec un taux de participation de 44,13%.
S’agissant des opérations de tirage au sort qui ont permis d’élire les personnes à besoins spécifiques, 279 candidats ont été élus, dont 36 femmes. 165 d’entre eux sont âgés entre 36 et 60 ans.
Le président de l’instance électorale a tenu à préciser, lors de cette conférence, que l’Isie a fait face à un énorme défi, dans la mesure où il s’agit d’élections qui comptent le plus grand nombre de candidats et de circonscriptions électorales dans l’histoire de la Tunisie. «Nous n’avons épargné aucun effort pour assurer le succès de ce scrutin en dépit de l’énormité des défis logistiques, mais l’Isie a puisé dans son expérience cumulée au fil des différentes élections», a-t-il précisé.
Pour ce qui est des délits et crimes électoraux, ont été enregistrées quelques infractions qui n’ont pas perturbé les résultats des élections. Cependant, Bouasker a annoncé plusieurs mesures, dont des avertissements à l’encontre de médias pour non-respect des règles de la couverture médiatique des élections.
Un rejet de l’idée du parlement ?
Initialement, l’Isie avait annoncé un taux de participation de 11,66%, avant de le revoir à la hausse à 11,84%. Un taux jugé «respectable» par l’instance électorale et expliqué par le Président de la République comme une perte de confiance dans les systèmes parlementaires qui se sont succédé. En effet, lors de sa visite à l’usine sidérurgique de la société publique El-Fouladh à Bizerte, le Chef de l’Etat est revenu sur la forte abstention enregistrée lors de ces élections, affirmant que cela s’explique par le rejet des Tunisiens de l’idée même du parlement.
Cependant, selon la société civile, cette abstention témoigne d’un désintérêt de la chose politique de plus en plus grandissant au vu de la crise sociale qu’affrontent les Tunisiens. Mais cela est la résultante, également, de l’absence de partis politiques lourdement impactés par le processus du 25 juillet.
D’ailleurs, le Front du salut national a organisé une conférence de presse, au lendemain du scrutin pour commenter le taux de participation du premier tour. Cette structure a remis en question la légitimité du scrutin, soulignant que le taux de participation annoncé par l’Isie (11,66%) est gonflé, et justifiant ce fort taux d’abstention par le fait que «nous vivons dans l’isolement politique» et par «l’absence d’horizon».
D’un autre côté, les élections se sont déroulées sans incidents majeurs, comme le confirme l’instance électorale qui insiste sur le respect des délais par les conseils locaux qui seront installés selon le calendrier prévu, indépendamment des taux de participation.
Les fraudes et crimes électoraux sont rares, d’après la société civile qui a cependant soulevé quelques infractions. En effet, l’Observatoire «Chahed» annonce avoir relevé des infractions pendant le premier tour des élections locales. Il s’agit en majorité de violations «qui pourraient être équivalentes à des crimes électoraux». On évoque principalement des manœuvres dont sont responsables des partisans de candidats qui auraient influencé les électeurs dans les centres de vote. En outre, quelques violations du silence électoral ont été enregistrées dans plusieurs centres de vote dans certaines régions du pays, a-t-on également ajouté.
Quand aura lieu le deuxième tour ?
Selon le calendrier électoral, le deuxième tour doit se tenir 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour, soit en janvier 2024. En effet, après le premier tour de l’élection, la commission électorale a annoncé, hier, les résultats préliminaires. Suivra alors la phase consacrée aux recours contre ces résultats préliminaires, la commission disposant d’un délai de 48 heures pour annoncer les résultats définitifs, mais au plus tard le 27 janvier 2024.
Le même jour, l’Isie annonce la date du second tour dans les circonscriptions où aucun candidat n’a pas obtenu plus de 50% des voix au premier tour lesquelles sont au nombre de 781.
Rappelons qu’à l’occasion de ce nouveau processus électoral, les électeurs devaient élire 2.434 membres de 279 conseils locaux, qui devront, à leur tour, désigner la composition du Conseil national des régions et des districts, créé par la Constitution du 25 juillet 2022.