Avant-première de «Le Petit Prince», pièce de Taher Issa Ben Larbi : Un beau spectacle pour tous les âges

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«Le Petit Prince est un livre pour enfants écrit à l’intention des grandes personnes», disait Antoine de Saint-Exupéry à propos de son livre. Une œuvre universelle transposée maintes fois sur scène et sur l’écran partout dans le monde. Tahar Issa Ben Larbi s’en est emparé pour une nouvelle version avec, dans le rôle de l’aviateur, le grand comédien Lamine Nahdi. La pièce pour enfants et adultes a été présentée en avant-première au Théâtre des régions à la Cité de la culture devant un public nombreux.

La pièce est une libre adaptation du «Le Petit Prince», monument de la littérature française dont Taher Issa Ben Larbi signe la mise en scène, le texte et la scénographie, oscille entre récit contemporain et adaptation poétique, entre le théâtre et l’opérette ainsi qu’une projection d’animation sur écran pour un spectacle complet de son et de lumière.

D’une durée d’environ 1h30, la pièce dépeint la relation entre un vieil aviateur et une petite fille qui vient d’une planète inconnue. Une amitié improbable s’installe entre la fillette ayant perdu son âme d’enfant et le vieil homme qui aurait oublié de grandir. Une alchimie se crée entre les deux personnages qui offrent quelques moments d’émotion.

La trame est respectée dans cette version tunisifiée où on retrouve l’aviateur (Lamine Nahdi) parcourant la Tunisie pour échouer dans le Djerid en plein désert avec son aéroplane tombé en panne. Il rencontre un enfant (Yusr Khiari) venu d’une improbable planète plein de questionnements sur le monde. A travers le récit de son voyage, le Petit Prince livre son interprétation des choses essentielles de la vie : l’amitié, l’amour et d’autres valeurs en rapport avec les relations humaines.

Retrouver son âme d’enfant

Dans une scénographie tout en lumière et en couleur, l’histoire du Petit Prince prend vie au sein d’un univers visuel puisant dans l’onirisme de l’œuvre à mi-chemin entre le réel et l’irréel. La pièce est foisonnante, peut-être un peu trop, offrant un étalage d’univers artistiques différents qui s’entrechoquent pour en mettre plein la vue. Animation sur l’écran, exhibition corporelle de cirque, opérette, théâtre et danse alimentent le parcours à la fois poétique et symbolique du Petit Prince.

Après ses multiples rencontres avec une galerie de personnages : une monarque d’un empire factice, le vaniteux, deux géographes qui écrivent des livres mais ne recensent pas les choses de la vie selon le Petit Prince, il finit par rencontrer un renard qui lui explique ce que signifie le terme apprivoiser et découvre la profondeur de l’amitié et également que sa rose n’est pas unique au monde. «On ne voit qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux». Après ce long périple qui n’est autre qu’une leçon de vie, le Petit Prince retrouve son ami, l’aviateur, pour un ultime rendez-vous où les deux protagonistes doivent se séparer à jamais. L’aviateur regagne son appareil réparé et l’enfant sa lointaine planète.

Une brochette de comédiens : Sarra Rakbani, Khaled Zidi, Yusr Khiari, Lamine Nahdi, Wahida Ferchichi ont réussi à porter un texte aussi simple que complexe sur l’amitié, l’amour, le sens de la vie et des choses. Par sa gouaille, son charisme et son talent de comédien hors pair, Lamine Nahdi a donné un plus à cette pièce en apportant sa touche d’humour, de fantaisie et d’improvisation. Une belle réussite pour cette leçon de vie et de théâtre à découvrir sans tarder.

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