Volonté politique, stratégie efficace, idées porteuses et implication des enfants de la région. Ce sont là quatre parmi les conditions nécessaires pour faire de Bizerte et de sa région une destination touristique à part entière et bénéficier ainsi de l’apport considérable d’un secteur pourvoyeur d’emplois et de devises.
Avec ses 200 km de côtes magnifiques, rocheuses et plages paradisiaques, ses forêts, ses montagnes, ses deux lacs dont l’un est inscrit sur la liste du patrimoine naturel de l’Humanité (le Lac Ichkeul), ses riches zones agricoles, ses villages au riche patrimoine culturel, ses sites archéologiques dont les médinas et les ruines bien conservées de la première ville punique de Tunisie, Bizerte et sa région ne manquent pas de véritables atouts.
Cela sans oublier sa marina, les sports nautiques, la pêche, la plongée sous-marine et bon nombre de manifestations culturelles très intéressantes, sa bonne et riche cuisine traditionnelle, son amour pour la poésie, le théâtre, la musique et chants classiques traditionnels (à caractère spirituel et romantique). Et le retour du festival de la gastronomie du terroir est très attendue.
Parmi ses grands atouts, nous citerons l’Aéroport international de Tunis- Carthage (60 km) qui est à moins d’une heure par voiture grâce à une belle autoroute. Nous citerons aussi l’Aéroport international de Tabarka, situé à 150 km.
Le processus de construction du nouveau pont enclenché, nous pouvons espérer que la ville pourrait mieux attirer visiteurs et investisseurs. Le nouvel ouvrage lui évitera selon sa conception tous les dérangements, les désagréments et les aléas dus au pont actuel.
Ville-martyre, donc labellisée ville pour la Paix, Bizerte bénéficie d’une importante présence de l’Armée nationale, ce qui la rend plus sûre. Une présence qui ne constitue aucun obstacle au développement du tourisme dans la ville et ses alentours, contrairement aux idées reçues. Ce qui la rend capable de développer le tourisme de mémoire, par ailleurs très lucratif, à condition, bien sûr, de développer le produit et cibler la clientèle. Et elle doit se doter d’un grand musée.
Sa magnifique corniche devrait se transformer en un vrai pôle d’animation (penser aussi à un bowling) et la ville doit se créer une saine vie nocturne. Cela en pensant à développer l’activité touristique au Vieux port et aussi à faire évoluer le petit musée océanographique afin qu’il puisse devenir une attraction réelle.
Bizerte et aussi sa région peuvent facilement devenir une incontournable destination-santé (balnéothérapie, remise en forme, repos, etc.), et ce, grâce à la richesse de la nature (mer, forêts et montagnes). Elle peut devenir aussi une destination pour la préparation des sportifs aux compétitions, une destination pour les campeurs, pour les jeunes en colonies de vacances et aussi pour les chasseurs.
Il faudrait aussi concevoir tout un programme pour des visites inoubliables au Parc national d’Ichkeul (mont et lac) en mettant à la disposition des visiteurs des véhicules à traction animale et pourquoi pas installer un téléphérique sur le versant de la montagne.
La marina, déjà bien lotie, devrait, quant à elle, évoluer pour devenir un important port de plaisance et servir d’attache à un maximum de bateaux. Il faudrait aussi construire le plus rapidement possible un ou deux terrains de golf, un casino et des résidences luxueuses qui pourraient séduire une clientèle étrangère bien nantie. Son grand port commercial pourrait lui réserver un quai pour les croisiéristes.
Bizerte et sa région pourraient donc devenir une destination privilégiée pour le tourisme alternatif et durable, grâce à une large gamme de produits bien ficelés et aussi un grand pôle de tourisme pour familles (penser, surtout, Tunisiens résidant à l’étranger et Maghrébins). Il s’agit de mettre le paquet en termes de structures d’hébergement s’adaptant bien à ce genre de tourisme tout en veillant à multiplier les manifestations culturelles authentiques propres à chaque localité.
Tout cela nécessite un vrai plan d’aménagement touristique, à l’instar d’autres régions et les différents intervenants devraient faire en sorte qu’elle devienne en bonne place sur le tableau de bord des tour-opérateurs.
Pour cela, il faudrait mieux connaître les besoins des futurs touristes, ceux qui dépensent et qui veulent découvrir et créer des produits qui cartonnent, et ce, grâce à un effort de marketing qui, cela est évident, inclut la stratégie de promotion et celle consacrée à la communication.
Bizerte et sa région devraient donc se forger une identité touristique pouvant les aider à mieux se positionner sur l’échiquier de l’offre touristique mais sont, hélas, restées un peu à l’écart de la dynamique propre au secteur. Cela ne pourrait jamais les aider à devenir une destination touristique à part entière.
La destination Bizerte doit donc bénéficier d’une solide et sérieuse mise à niveau à tous les niveaux (infrastructures de base, ordre, entretien, propreté, hygiène et services performants de santé, de médecine et de chirurgie, jardins publics, parcs de loisirs…).
Elle doit donc bénéficier d’une vraie stratégie de développement et s’offrir ainsi de la création d’un bon Organisme de gestion de destination (OGD-DMO en anglais).
Bizerte et sa région continueront de souffrir de la marginalisation tant que des plans, programmes et autres mesures ne sont pas conçus et mis en œuvre le plus tôt possible. Bizerte et sa région doivent garder leur pureté écologique et rester ainsi un vrai bijou, une merveille de la Nature et de la Culture, l’espoir du Tourisme tunisien, la perle de la Méditerranée.
(*) IV et fin
