L’entreprise autrement | Services, ou sévices… bancaires ?

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Il arrivera le jour où il n’y aura plus de monnaie qui circule car tous les échanges financiers se feront en ligne. Certains pays y sont déjà ou presque. Tout se règle grâce à la carte ou même un simple code, par voie électronique. Pour rire un peu, imaginons que même les mendiants dans la rue seront alors équipés, chacun de son terminal de paiement.

A la traîne. Voilà comment pourrions-nous qualifier notre situation dans le domaine. Et même les distributeurs automatiques de billets (DAB) sont souvent hors services, surtout lorsque l’on a besoin de leurs… services, les week-ends par exemple, ou ne pouvant délivrer les petits reçus ou un petit extrait du compte.

Nous avons déjà souffert d’un retard de 20 ans, ou presque, côté basculement, de la carte magnétique vers la carte à puces, à cause des proches du déchu qui voulaient mettre la main sur leur marché, à l’époque très lucratif puisque le procédé était encore sous licence.

L’autre dimanche, nous avons sollicité les services d’un DAB appartenant à une banque autre que celle qui gère notre compte. L’opération s’effectua mais point de billets. Attente presque interminable et observation de ce qui allait se passer avec un client venu après nous. Conclusion, nous avons bel et bien été victimes d’un dysfonctionnement.

Armés du reçu, nous nous sommes adressés à l’agence qui nous dessert. Procédures, attente de plusieurs jours puis verdict. Le DAB était en règle et… tant pis pour nous, notre argent est parti en fumée.

Plusieurs semaines plus tard, une fausse manipulation et voilà que le DAB d’une agence autre que celle qui gère notre compte mais qui relève de la même banque, nous confisque notre carte et nous délivre en échange un reçu sur lequel est marqué «veuillez contacter votre agence».

Munis du fameux reçu, nous nous sommes adressés, le lendemain, au guichet concerné relevant de «notre» agence. «Vous auriez pu récupérer votre carte de l’agence à laquelle est rattaché le DAB tout de suite après, nous apprend l’employé en vérifiant l’heure inscrite sur le reçu “11:13:01”».

Parfait, mais comment le deviner lorsque le reçu vous recommande «d’aller voir ailleurs»? Encore l’employé : «Désolé monsieur votre carte ne nous est pas encore parvenue». Nous protestons. Coup de fil à l’agence concernée. Notre carte a été bien récupérée par elle. «Vous pouvez aller la chercher monsieur». Incroyable ! Nous décidons de revenir à notre agence plus tard.

Quelques jours après, retour à notre agence. Point de carte, alors que le courrier est quotidien. Protestations. Toujours la même chanson, et l’invitation à contacter l’agence qui détient notre carte. Inconcevable ! Temps perdu, stress, tension, énergie, énervement, privés d’utiliser notre carte et plusieurs autres dérangements et dommages.

Nous nous résignons enfin à contacter l’agence qui détient notre carte. Imaginez si l’agence en question était située dans une autre ville. Bon, c’est fait. Mais,… l’agent chargé de cette tâche est absent. Nous contactons un chargé de clientèle. Réponse, l’agent est en congé et un employé de guichet s’occupera de nous dès que possible.

Mais les guichets n’arrêtent pas d’être sollicités. Le temps passe. Enfin un agent vient et commence à chercher, chercher, chercher,… «Désolé monsieur, votre carte n’est plus chez nous, veuillez contacter votre agence».

Retour à notre agence. L’agent cherche, cherche, cherche, et ne trouve rien. Il nous propose de nous livrer une nouvelle carte. Sans frais, nous répond-il lorsque nous avons soulevé le problème du coût de l’opération. Nous donnons notre accord. Et,… soudain un chargé de clientèle, tout proche, intervient. «Désolé monsieur, le renouvellement de votre carte vous coûtera 15 dinars». Oups !

Abattus, nous acceptons une solution à nos dépens, griller la carte, qui était à usage restreint, c’est-à-dire avec les DAB de notre banque uniquement. Nous nous contenterons, alors de notre carte universelle qui, elle engendre des frais d’abonnement.    

Alors, services ou… sévices bancaires ? Mais ce qui révolte le plus, c’est cette mentalité administrative rétrograde directement issue d’une vieille administration située dans un pays sous-développé et pauvre. Mais pourquoi nos banques investissent-elles dans un luxe insultant et s’investissent-elles dans les apparences, alors qu’elles font de la peine, tellement arriérées côté services.

Notre cas n’est rien devant celui de ces hommes d’affaires, industriels et autres qui brassent des millions de dinars avec nos banques et qui, souvent, doivent en baver pour obtenir un petit plus pour le fonds de roulement. Hélas, ils doivent, souvent, rester sur leur faim.

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