S’exprimant à l’occasion de l’ouverture de la 7e édition de Fita, la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Fatma Thabet, a exposé les atouts et les défis économiques de l’Afrique. Mettant en lumière l’émergence du continent comme futur pôle de croissance mondiale, elle a souligné l’importance cruciale d’initiatives, telles que la Zlecaf pour promouvoir le développement industriel durable et inclusif en Afrique, et qui favorisent des partenariats stratégiques pour stimuler l’innovation et créer des emplois pour la jeunesse africaine.
Dans son allocution d’ouverture, la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Fatma Thabet, a mis l’accent sur les atouts du continent africain et sur les défis économiques qui le guettent. Elle a estimé que la multiplication des événements et des forums bilatéraux et multilatéraux autour de l’Afrique dénote de l’importance des opportunités économiques que recèle le continent. «L’Afrique est la terre de ressources innombrables. Le continent d’une croissance qui sera à deux chiffres. Toutes les études internationales l’attestent : l’Afrique est le prochain épicentre du développement mondial», a-t-elle affirmé. Elle a, cependant, ajouté qu’en dépit de ce haut potentiel identifié et reconnu, le continent africain fait face à de grands défis de différents ordres, tels que les turbulences politiques et sécuritaires, les disparités socioéconomiques, la crise migratoire et les urgences climatiques.
Soulignant que ces défis ne sont pas insurmontables, la ministre a fait savoir qu’ils peuvent être relevés grâce à un projet fédérateur tourné vers l’investissement africain, la valorisation des ressources par et pour les Africains, le développement d’une industrie africaine, la création de chaînes de valeur africaines et le lancement de partenariats substantiels pour la mise en œuvre de projets innovants, durables et générateurs d’emplois au profit de la jeunesse africaine.
La Tunisie a toujours joué un rôle dans la promotion du panafricanisme
Evoquant le rôle qu’a joué historiquement la Tunisie dans l’initiation d’une cohésion économique panafricaine, Thabet a affirmé que le pays a constamment œuvré à promouvoir une coopération au bénéfice de tous les pays africains. La participation active de la Tunisie au projet de création de «Zlecaf» et son adhésion au Marché commun de l’Afrique orientale et australe le «Comesa», en sont une preuve. «Les décisions de mon pays ont été motivées par sa profonde conviction que tout est affaire de synergies économiques entre les différentes régions africaines», a-t-elle enchaîné.
Mettant l’accent sur l’importance de la Zlecaf, en tant que plus grande zone de libre-échange au monde, Thabet a indiqué que sa création permettra la promotion des échanges, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté. «Ce projet générera 300.000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects. Cette initiative constitue le début d’une croissance économique africaine durable. Cette démarche ambitieuse est à la hauteur des enjeux actuels. Elle permettra à l’Afrique d’accélérer sa transformation économique en concordance avec les objectifs de l’Agenda 2063», a-t-elle poursuivi.
Sortir des sentiers battus
La ministre a par ailleurs affirmé que l’Afrique est également appelée à effectuer un changement d’orientation pour sortir des créneaux classiques et développer de nouveaux leviers en mettant sur pied des politiques industrielles innovantes et à la page de la révolution numérique. Des industries qui devraient prendre en considération les enjeux écologiques, la transition énergétique et la croissance inclusive et solidaire en Afrique. Elle a indiqué que ce pari ne pourra être gagné que par l’investissement dans les infrastructures énergétiques, le transport et les télécommunications. Elle a, en ce sens, précisé qu’un début de succès en matière d’industrialisation a couronné des initiatives lancées par des pays africains dont les principaux leviers sont : la valorisation des ressources naturelles grâce à des industries innovantes et à forte valeur ajoutée ainsi qu’à la mise à contribution de la proximité géographique d’autres marchés prometteurs pour les produits et services africains ; l’orientation des activités vers les technologies de la révolution industrielle 4.0 pour la mise à jour du climat des affaires à travers une refonte du cadre législatif pour le rendre plus attrayant aux investissements africains et étrangers et enfin le lancement d’un processus d’industrialisation appuyé sur des synergies entre secteur public et secteur privé tout en misant sur la jeunesse et la mobilité des capitaux.
La stratégie industrielle 2035, un pas de plus vers l’innovation
La ministre a, en outre, rappelé que la Tunisie a mis sur pied une nouvelle stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035 alignée sur les objectifs du Programme de développement durable (les ODD) à l’horizon 2030 et ceux de l’Agenda 2063.
Elle a affirmé que cette stratégie soutient une transition vers plus de compétitivité et une remontée dans les chaînes de valeur internationales. Une stratégie désormais empreinte d’esprit d’entreprise dans le cadre renforcé d’une collaboration public-privé. Elle a ajouté que des pactes de partenariat public- privé dans les secteurs des composants automobiles ont déjà été conclus.
D’autres dans les secteurs de l’aéronautique, des produits pharmaceutiques et du textile à usage technique seront bientôt finalisés.
«Ces secteurs choisis présentent des opportunités d’investissements non négligeables où le partenariat avec tous les pays africains constitue la première cible de notre action. Nous nous sommes également munis d’une nouvelle stratégie énergétique à l’horizon 2035. Une stratégie qui permettra à la Tunisie de parvenir à une neutralité carbone d’ici 2050 à travers la décarbonation progressive qui contribuera à réduire la précarité énergétique. La Tunisie est aussi entièrement disposée à collaborer étroitement avec nos frères africains pour de possibles partenariats porteurs et bénéfiques à toutes les parties prenantes», a-t-elle conclu.