«The Wailers» à la 58e édition du festival international de Carthage:  Une bouffée de «good vibes»!

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Une constellation de lumières de téléphones illuminant les gradins du lieu antique a accompagné ce dernier morceau qui, à l’instar des autres, a suscité de purs moments de partage, de chants en chœur et de joyeuse communion entre le public et les artistes.


Les premières notes ont suffi à elles seules à mettre en liesse le public.«I wanna love you» chante le dynamique Mitchell Bruning en reprenant le refrain de l’intemporelle «Is This love» du légendaire Bob Marley. C’est ainsi qu’a commencé le concert des «The Wailers» dans le cadre de la 58e édition du festival international de Carthage et de la tournée commémorative du 40e anniversaire de l’album «Legend» du groupe. Pour l’histoire, la chanson «Is This Love» a été écrite au printemps 1977, quand Marley était en exil à Londres après avoir été la cible d’un attentat chez lui à Kingston, en Jamaïque. Les morceaux qu’il enregistre à cette période racontent sa colère et sa foi. Y figure aussi «Is This Love», une de ses plus belles chansons d’amour appartenant à son répertoire romantique de ces années-là.

A Carthage, l’explosif Mitchell Bruning, originaire du Suriname, n’a pas manqué de mettre le feu sur scène avec une entrée détonante. Révélation de «The Voice of Holland» 2013, il est devenu le chanteur principal des «The Wailers» en 2022, recevant le précieux legs de ce groupe mythique qui a accompagné pendant plus de 20 ans et jusqu’à sa mort le roi du reggae.

A sa création, «The Wailers» était un groupe d’harmonies vocales, constitué autour de Marley, Bunny Wailer, Peter Tosh, et inspiré des impressions du chanteur soul Curtis Mayfield. Après la mort de Bob Marley en 1981, le noyau du groupe, composé d’Aston «Familyman» Barrett (basse), Carlton «Carlie» Barrett (batterie), Tyrone Downie (clavier) et Al Anderson (guitare), fut rejoint par le guitariste et chanteur Junior Marvin, le claviériste Wya Lindo et le percussionniste Seeco Patterson ; entre les années 80 et 90 par Irvin Jarrett (Carrot, du groupe Third World) et au début des années 2000 par Gary «Nesta» Pine qui se chargea du rôle de lead-vocal.

Aujourd’hui, 40 ans après la mort de Bob Marley, il existe deux ramifications du groupe qui continuent de préserver l’héritage de leur son emblématique: «The Wailers» sous la direction d’Aston Barrett Jr, fils du légendaire «Familyman» qui étaient à Carthage, et «The original Wailers» formé en 2008 par les deux légendaires Wailers, Al Anderson et Junior Marvin (qui a fini par quitter la formation en 2011).

C’est donc le groupe du fils de Familymann que le festival de Carthage a invité et qui a régalé les nostalgiques et amoureux des rythmes et de la culture reggae, avec des morceaux d’un répertoire historique estampillé «Bob Marley & TheWailers». Des chansons qui célèbrent l’amour mais n’oublient jamais la contestation de l’ordre établi ni de dépeindre la misère de ceux qui, dominés, moisissent dans les ghettos de Trenchtown et au-delà, comme les emblématiques «I Shot the Sheriff», «Get Up Stand Up», et «No Woman No Cry».

Une constellation de lumières de téléphones illuminant les gradins du lieu antique a accompagné ce dernier morceau qui, à l’instar des autres, a suscité de purs moments de partage, de chants en chœur, et de joyeuse communion entre le public et les artistes. Le détonnant Mitchell Bruning, avec sa voix grave et vibrante et sa belle énergie, les deux belles choristes qui ont superbement accompagné le rythme en mouvements et en chant, Wendel «Junior Jazz» Ferraro à la guitare et au chant, Andrés «Ipez» López au clavier, les notes de la batterie et de la guitare basse ont donné la réplique, ce soir-là, à un public très réceptif, le transportant jusqu’au bout dans une vague de good vibes et d’exaltation musicale. Jah bless !

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