Magique est la musique classique jouée au piano par le jeune virtuose Hedi Triki. Dans un auditorium archicomble, les notes du piano ont fait vibrer les cordes de l’âme le soir du 30 août 2024, dans un hôtel à Yasmine Hammamet. L’espace était rempli par un public intéressé qui a écouté religieusement le programme proposé par le pianiste.
Le jeune Hedi Triki observe un moment de silence avant chaque morceau, pour se concentrer, ajuste ses lunettes, puis se met à jouer. Quand le rythme se fait lent, il baisse la tête en l’approchant du clavier du piano. Quand le rythme des notes s’accélère, il lève la tête en maintenant le dos droit tout en appuyant avec ferveur sur les touches du piano jusqu’à sursauter parfois sur son siège. Ce mouvement du corps entier participe d’un rapport dialectique de l’artiste avec l’acte de création. Ce corps à corps de l’artiste avec son instrument est la preuve d’une totale implication et d’un dialogue intime dont le secret est la passion démesurée du musicien pour ce qu’il accomplit.
C’est la preuve que cette musique est le produit de l’âme humaine qu’aucune Intelligence Artificielle n’est capable de produire avec autant d’interaction et de charge émotionnelle.
S’alternent des morceaux traduisant le lent et le calme et de l’autre l’accéléré et le fulgurant : aller d’un pôle à l’autre atteste non seulement de la diversité, mais autant de l’ingéniosité et du talent de Hedi Triki.
Le programme choisi par le pianiste commence avec la Sonate Pathétique de Beethoven, jouée avec beaucoup de flair et de classe. Ensuite la Grande Sonate Brillante, délivrée avec panache, a ouvert le chapitre de Chopin.
Après une courte pause, Hedi a joué la Première Ballade de Chopin avec une dextérité et une profondeur qui ont beaucoup touché le public. Ensuite l’artiste prodige a joué une nocturne de Chopin presque chuchotée à l’oreille de l’audience.
La troisième partie du programme était dédiée à la musique espagnole et latino. De Frederico Ruiz à Ernesto Lecuona en passant par Albéniz et son Asturias (Leyenda), les doigts du pianiste font alterner des rythmes de danse avec panache et des moments de pure magie mélodique. L’alchimie faisant son œuvre, on sort du concert de Hedi Triki saisis jusqu’au ravissement.