Acteur, scénariste et réalisateur, son plus grand succès auprès du public est le sitcom « El «Pharmacie», une comédie satirique diffusée au mois de Ramadan dernier dont il a écrit le scénario, Lotfi Falhi vient de décrocher le premier prix au concours national avec «Champ» (El henchir) et le deuxième prix à la compétition internationale avec « L’homme qui a été oublié » (Al mansi) au Festival international de vidéos de sensibilisation qui a eu lieu à Sousse du 29 août au 1er septembre. Il nous a accordé cet entretien.
La ville de Sousse a accueilli récemment la quatrième édition du Festival international des vidéos de sensibilisation (Fivs) qui s’est tenue du 29 août au 1er septembre 2024. C’est un évènement qui réunit des créateurs de contenu des quatre coins du globe. Les organisateurs ont pour objectif de lancer une plateforme mondiale pour les vidéos visant à promouvoir des causes importantes et susciter une prise de conscience collective. Le site officiel indique que « le festival a pour but de consolider les valeurs humaines et inciter les gens à répandre les nobles valeurs de tolérance, de fraternité, de bonnes intentions et d’autres principes qui vont changer le monde pour le mieux, grâce à l’utilisation du son et de l’image de la culture comme outil d’éducation et de sensibilisation ».
Une compétition a été conçue incluant deux catégories : « Le concours national: consommer tunisien » et « La concurrence internationale: la citoyenneté et le développement durable ». Les jurys composés de spécialistes du domaine audiovisuel et d’universitaires ont reçu 167 vidéos de 34 pays dont la France, l’Italie, la Chine, l’Iran… Quatre-vingt-huit participations répondant aux critères ont été retenues pour la sélection finale. Les lauréats ont été acclamés par le public, dans une cérémonie festive, en présence de grands noms de la scène culturelle tels que Slah Mosaddaq et Issa Harrath.
Nous avons rencontré Lotfi Falhi, qui a décroché le premier prix au Concours national avec « Champ » (El henchir) et le deuxième prix à la compétition internationale avec « L’homme qui a été oublié » (Al mansi). Acteur, scénariste et réalisateur, son plus grand succès auprès du public est le sitcom « El pharmacie, une comédie satirique diffusée au mois de Ramadan dernier dont il a écrit le scénario. Il nous a accordé cet entretien.
Pouvez-vous nous donner les détails de votre participation à ce festival ?
J’ai tenu à être présent chaque année depuis la première édition du Fivs. Ce festival nous a offert un espace pour nos expressions artistiques et des écrans géants pour le public venu nombreux nous encourager et découvrir nos créations. Un éventail de thèmes variés nous a été proposé, notamment pour la compétition internationale. Le principe a été de faire des vidéos significatives qui ne dépassent pas six minutes. Il a fallu surtout faire attention à la longueur du film. Les jurys ont aussi éliminé les vidéos à caractère commercial et publicitaire pour la catégorie « Consommer tunisien ». Pour ce qui est du budget, j’ai compté sur mes propres moyens pour financer mes projets. Je tiens surtout à remercier l’équipe technique qui m’a accompagné pour son dévouement et son professionnalisme, notamment le vidéaste et monteur Bahaeddine Ataya, Wissem Boujnah au son et le premier assistant réalisateur Jawher Brayek.
Quels sont les thèmes de vos films récompensés ?
J’ai tenu à donner une dimension concrète aux problèmes sociaux que j’ai traités avec des exemples inspirants.
Le film « Champ » nous montre un agriculteur fortement attaché à sa terre et à son coin de pays au moment même où la sécheresse et le déclin des gains matériels devraient l’inciter à abandonner. C’est sa fille, dont le rôle a été brillamment joué par Eya Harmi, qui sauve le projet familial en introduisant des techniques de culture innovantes. Cette vidéo est inscrite sous le slogan «Consommer tunisien» parce qu’elle encourage à s’engager activement dans le domaine de l’agriculture, malgré les défis connus. Avec les connaissances scientifiques actuelles, les jeunes jouent un rôle clé dans la promotion d’un développement durable et de politiques écologiques ambitieuses.
Pour « Celui qu’on a oublié », il est question d’émigration clandestine et de l’intégration professionnelle des non-voyants à travers des comportements individuels et des attitudes sociales. Nidhal El Harmi tient le rôle principal et son jeu d’acteur est authentique et crédible. Le scénario révèle ainsi aux yeux de tous un fait, un événement qui bouleverse. J’ai voulu présenter l’attachement familial non seulement comme un lien affectif mais aussi un symbole de l’amour du pays. C’est un film avec de forts enjeux mais aussi très émouvant d’après les réactions du public.
Quel est l’impact attendu de ces vidéos de sensibilisation ?
Aujourd’hui, l’information circule à une vitesse vertigineuse. Pour diffuser des messages éducatifs, on ne se contente plus des médias traditionnels tels que la télévision, la radio et la presse écrite. Les événements publics offrent souvent une visibilité médiatique supplémentaire. Les vidéos qui ont pris part à la compétition sont diffusées sur les réseaux sociaux depuis la page officielle du Fivs. Ces canaux offrent une large portée et peuvent toucher un grand public. Ce sont certainement des moyens efficaces pour capter l’attention et faire passer un contenu percutant. Ils sont aussi peu coûteux et interactifs. On peut y accéder facilement. Mes films ont déjà cumulé des milliers de vues. La Toile est un vaste territoire d’expressions propice à la créativité pour susciter l’intérêt et provoquer un impact positif.
Après le succès de ces deux films de sensibilisation au Fivs, quels sont vos prochains projets ?
Je voudrais surtout remercier tous ceux qui m’ont encouragé lors des différentes étapes et qui ont cru en moi et en mon talent et ma passion qui transparaissent dans chacune de mes œuvres. J’ai reçu d’innombrables messages et coups de fil pour me féliciter suite à l’annonce officielle des résultats des compétitions et c’est un véritable plaisir de savoir qu’on suit mon parcours artistique.
Mes films soutiennent des causes nobles et j’aimerais bien les voir projetés dans d’autres manifestations culturelles en Tunisie et à l’étranger. J’ai également écrit deux scénarios de feuilletons dramatiques et j’espère qu’ils seront retenus pour la prochaine programmation ramadanesque.