Hier, la rentrée : Entre volonté de réussir et manque de motivation

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Des milliers d’élèves ont repris, hier, leurs parcours scolaires, démarrant ainsi une nouvelle année de labeur que l’on espère fructueuse pour tous. Reportage.

Et si certains viennent, tout juste, de mettre le pied à l’étrier, d’autres ont vu, quelque peu, s’émousser l’enthousiasme de rejoindre l’école.

C’est le cas de certaines lycéennes, inscrites au lycée de la Cité El Hadiqa. L’air morose, elles affichent une moue inébranlable. «Je ne suis aucunement motivée par la rentrée scolaire. Avant, c’était une belle ambiance, mais au fil du temps, reprendre le chemin de l’école devient anodin, sans grandes émotions», indique Eya Ferchichi, dix-huit ans, qui refait sa troisième année. Son amie, Tasnime Rezgui, âgée de dix-sept ans, est bachelière, section économie. En dépit d’une année transitoire de sa vie estudiantine, cette élève ne semble point contente et encore moins passionnée ! «Franchement, je ne me sens pas prête pour les cours. J’ai l’impression que l’été perdure. Pourtant, j’ai bel et bien repris la révision depuis près d’un mois», avoue-t-elle, ennuyée.

D’ailleurs, il parait que cette réticence n’épargne pas les enseignants. Selon Tasnime, des enseignants, censés démarrer les cours, sont absents ! Dans un autre établissement scolaire, la reprise crée une sorte d’effervescence, en dépit de tant de lacunes pointées du doigt par les parents.

Reprise et ambitions

Il est 10h00 en ce lundi 16 septembre 2024. Au seuil du Collège Ibn Rochd à Al Omrane Supérieur, des élèves s’adonnent au plaisir des retrouvailles. «On ne se voit pas toutes, durant les vacances, mais on reste en contact grâce aux réseaux sociaux», indique Emna Arfaoui, âgée de quatorze ans et inscrite en 9e année.

Bonne élève, passionnée par les études, elle s’impatientait, en effet, de reprendre le chemin de l’école. «Je suis prête aussi bien pour démarrer l’année que pour passer le concours national. Etant brillante, je n’ai aucunement besoin de bénéficier de cours particuliers pour réussir. La révision est bien ma tasse de thé», ajoute-t-elle. Sûre d’elle-même, elle n’a pourtant pas pris connaissance de sa moyenne, l’an dernier. «Ils ne nous ont pas livré les notes. Ils ont simplement avancé les résultats. Pour avoir les notes, précise-t-elle, il fallait consulter sur internet au publinet».

Pour Ayatte Nabli, quatorze ans et inscrite en 9e année, l’école est synonyme de réussite! Cette élève a réussi, à la fin des vacances, à aménager son emploi du temps en alternant loisirs et révision. «Tantôt, je révise le programme de l’année dernière, tantôt je tâtonne le programme de la 9e année. Je compte faire de mon mieux, afin de passer le concours national avec mérite», souligne-t-elle, motivée. Elle ambitionne de devenir hôtesse de l’air.

Tant de lacunes qui suscitent l’angoisse…

La motivation des élèves, leur joie de se retrouver pour une nouvelle année de nouvelles amitiés et de nouveaux défis ne vont pas de pair avec l’angoisse que ressentent les parents. Hayet Naïmi, parente, s’impatiente de voir sa fille sortir pour avoir une idée sur l’emploi du temps, les enseignants, etc.

Pour elle, la rentrée scolaire diffère d’un niveau à un autre. «J’ai remarqué qu’au collège, les élèves sont en manque d’encadrement, voire d’intérêt de la part du cadre éducatif. D’ailleurs, la notion de l’éducation y fait défaut. Il n’y a aucune prise en considération de l’âge critique des adolescents et de leur besoin en accompagnement. Du coup, poursuit-elle, ce sont les parents qui doivent remédier à toutes ces lacunes en dépensant plus d’argent et en fournissant plus d’efforts».

Selon son avis, tout l’environnement scolaire suscite l’angoisse, et ce, faute de sécurité. «Ce collège ne dispose même pas d’une salle de révision. Les élèves passent les heures creuses dans la rue. Ils sont ainsi des proies faciles aux divers dangers… D’ailleurs, continue-t-elle, toutes ces lacunes en disent long sur l’échec du système scolaire et éducatif». D’autre part, Jihane Ben Houidi, parente, a formulé une recommandation : «Il faut supprimer les heures creuses des emplois du temps surtout à défaut de salles de révision, de bonne surveillance, ainsi qu’en l’absence de toute forme de sécurité dans les parages de l’établissement !». Elle est scandalisée par l’absence de toute forme de maintenance et d’action de propreté à même de donner un avant-goût à la reprise…

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