Pour la sécurité des écoles, des mesures immédiates, des décisions efficaces

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Editorial La Presse

 

Un adolescent de 17 ans est mort à quelques mètres du lycée Taha Husseïn, à Mégrine, banlieue sud de Tunis. Il a été roué de coups par deux individus, aussi jeunes que lui, vraisemblablement non scolarisés. Les deux suspects ont été rapidement interpelés et placés en détention provisoire. Ce qui, hélas, devait être un jour d’espoir et de promesses pour l’avenir, le 16 septembre a été fatal pour Moataz Ben Mbarek.

Quelle que soit l’origine de la bagarre, elle s’est terminée par un meurtre. Le jeune homme a été tabassé à mort devant son lycée, le premier jour de la rentrée. Et si on se met à la place de la famille, plus rien ne sera jamais comme avant. Perdre un enfant aussi jeune, en pleine santé, dans des circonstances aussi brutales, c’est difficile de s’en remettre.

Ce drame jette une lumière crue sur l’épineux dossier de la sécurité des établissements scolaires qui doit être réglé une bonne fois pour toutes. Si ce n’est déjà fait, un protocole d’accord devra être signé entre le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Education nationale ou alors faire l’objet d’une mise à jour efficace. En pratique, c’est l’affaire de la police, mais également des chefs d’établissements scolaires et des familles.

Maintenant, si l’Etat n’est pas en mesure d’affecter un agent de police devant chaque école, toute la journée, tous les jours de la semaine, tant que l’établissement est ouvert, il faudra faire appel aux sociétés de sécurité privées.

Désormais, chaque établissement devra réserver une dotation prélevée sur son propre budget consacrée à la sécurité. Un vigile ou deux, selon la taille de l’institution, idéalement un agent et une agente qui seront chargés de garantir la protection des élèves, de surveiller les abords de l’établissement et son accès. Engager la responsabilité des parents pour participer aux frais, en toute transparence, pourrait être une option viable.

Sécuriser les établissements scolaires est une activité qui doit s’inscrire dans la durée. Il ne s’agit pas d’une action aléatoire, comme c’est le cas aujourd’hui, assurée par des équipes mobiles. Un incident grave peut survenir entre deux passages des patrouilles. Ce n’est pas non plus un luxe, c’est devenu une nécessité. Des enfants, des mineurs et de jeunes adultes censés être protégés par l’Etat sont mis en danger tous les jours. En cause, la prolifération de la violence en milieu scolaire. La mort de Moataz aurait pu être évitée, si seulement le lycée avait été gardé.

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