En ce début de 2025, l’économie tunisienne se trouve à un carrefour crucial. Si les dernières années ont été marquées par des difficultés structurelles et des pressions économiques, des signes d’amélioration commencent à émerger, offrant une lueur d’espoir pour un redressement progressif.
La Presse — D’après les dernières statistiques de l’Institut tunisien de la statistique (INS), les exportations ont conservé le même niveau que celui de l’année 2023, et se sont élevées à 62.077,6 MD. Cette stabilité des exportations résulte d’une série de hausses enregistrées dans plus plusieurs secteurs d’activités, à savoir les exportations du secteur des industries agroalimentaires (14,6 %), le secteur de l’énergie (0,5 %) ainsi que les exportations du secteur des industries mécaniques et électriques (1,2 %).
D’après la même source, le taux d’inflation pour toute l’année 2024 s’établit à 7 %, et l’inflation au mois de décembre 2024 se replie à 6,2%. Ce recul de l’inflation est dû principalement au fléchissement observé au niveau du rythme annuel d’augmentation des prix du groupe « produits alimentaires » à 7,2 % en décembre 2024, contre 8,5 % en novembre 2024. Il est vrai que depuis la révolution de 2011, la Tunisie a connu des turbulences économiques, aggravées par les crises mondiales successives. En 2025, les défis principaux restent importants.
Avec un taux de croissance établi à 1,8 % au troisième trimestre et devant atteindre, selon diverses prévisions, les 1,2 % sur toute l’année 2024, le marché de l’emploi stagne. Tirée par la demande intérieure ainsi que par l’amélioration des activités agricole et touristique, cette croissance économique modeste n’a pas permis de résorber le chômage qui oscille à un niveau élevé aux alentours de 16 %.
Des secteurs en mutation
Malgré les défis, certains secteurs affichent des progrès encourageants. Le secteur technologique, par exemple, continue de croître, porté par une jeunesse dynamique et des start-up innovantes. Tunis, Sfax et Sousse deviennent des hubs régionaux pour les services numériques, attirant des investisseurs étrangers.
Le tourisme, bien que fragilisé par les crises sanitaires passées et les enjeux sécuritaires, montre des signes de reprise. Les arrivées touristiques ont augmenté de 20 % en 2024, grâce à une stratégie de diversifi cation des marchés et une meilleure promotion des destinations culturelles et écologiques. Par ailleurs, le secteur agricole reste un pilier de l’économie. Néanmoins, ce dernier sou re des conséquences du changement climatique, notamment la sécheresse persistante. En réponse, le gouvernement a lancé des initiatives visant à promouvoir l’agriculture durable et l’irrigation intelligente, toutefois, leur mise en œuvre reste lente.
Les réformes en suspens
En 2025, la Tunisie fait face à une nécessité urgente d’engager des réformes structurelles. Parmi elles, la réforme des subventions, la modernisation de l’administration publique et la lutte contre la corruption. Il s’agit là de quelques dossiers qui fi gurent également en tête des priorités.
L’économie tunisienne a, encore une fois, fait preuve de résilience notable, et ce, grâce aux e orts du gouvernement. Néanmoins, notre pays fait toujours face à de grands défi s, tels que la relance de l’investissement, l’accélération de la croissance et la soutenabilité de la dette. Certaines mesures comme l’accélération de l’exécution des grands projets devraient booster le tissu économique.
D’ailleurs, selon les analystes, sans un e ort concerté et des politiques inclusives, les inégalités régionales et sociales seraient di cilement surmontables.
Des atouts, des perspectives et du renouveau
L’avenir de l’économie tunisienne repose sur sa capacité à attirer des investissements étrangers, à développer son capital humain et à exploiter pleinement ses atouts géographiques. L’accord signé avec l’Union européenne pour renforcer les échanges commerciaux et les partenariats économiques est vu comme une opportunité stratégique.
Pour consolider davantage les atouts de la Tunisie, il serait essentiel de se tourner plus vers les régions intérieures et garantir un meilleur équilibre entre les régions et gagner, ainsi, la confiance des investisseurs. La mise en place de réformes durables, en 2025, pourrait donner à l’économie tunisienne du renouveau.
Si les défi s demeurent importants, la résilience de la population et le potentiel du pays pourraient, avec des choix judicieux, ouvrir la voie à une reprise plus solide dans les années à venir.