Accueil A la une Ramadan: C’est aussi piété et pénitence

Ramadan: C’est aussi piété et pénitence

Si l’on multiplie les réunions de mise au point et de mise à jour, pour que le citoyen, à l’occasion du mois saint, ne manque de rien et que l’on prenne les dispositions qui s’imposent, pour que les viandes blanches et rouges, le lait, le sucre, le café et le thé garnissent régulièrement les étalages sur le marché, on œuvre aussi pour que ce mois soit porteur de messages.

La Presse — Abstinence, modération, droiture, piété et autres qualités humaines devraient être exaltées pour que les objectifs soient atteints.

Dans les mosquées, on multiplie les réunions pour que tout soit au point le jour J.

Cela sent la peinture, entre les séances de prière, les échelles font leur entrée, les coups de marteau résonnent.

«Mon camarade et moi avons pris congé pour remettre à niveau la sonorisation et repeindre des portes qui commencent à vieillir», nous souffle un jeune.

Principalement au niveau de la propreté et de l’accueil, pour que ces lieux qui enregistrent un taux de fréquentation en hausse remarquable, soient prêts. C’est donc l’occasion propice pour peindre ou repeindre, astiquer, changer les lampes grillées, vérifier ou on remplacer les haut-parleurs, ajuster les tapis, etc. Tout doit être au diapason pour que ce rendez-vous annuel que toute la population attend avec ferveur, se passe dans les meilleures conditions. Il y a des volontaires, des habitués de la mosquée, mais le gros est fourni par les citoyens qui cotisent, de généreux donateurs et bien entendu par le département de tutelle qui assiste et fournit les moyens pour que tout réponde aux exigences de cette occasion annuelle, qui, en fait, se perpétue depuis des siècles.

Pour Ramadan, il faut du neuf même  dans les foyers où des familles achètent de nouveaux ustenciles de cuisine, renouvellent plats et soupières, regarnissent les boites de condiments, s’inquiètent de la parabole et ont des craintes quant à ces inévitables et interminables coupures d’internet qui gâchent les soirées.

«C’est que nous assistons, à chaque mois de Ramadan, à un regain de  ferveur extraordinaire. Jeunes comme moins jeunes se rappellent que jeûner et prier vont de pair. Chacun est libre de faire ce que lui dicte sa conscience. Mais dans nos gènes, nous possédons ce retour vers des fondamentaux qui ne nous ont jamais quittés.

Nous devons être prêts à les accueillir. Beaucoup reviennent après Ramadan. C’est toujours autant de gagné, mais d’autres…reviendront dans un an. C’est leur choix», nous confie un des membres du groupe qui gère les lieux.

Indépendamment de cet aspect, le ministère des Affaires religieuses concerné, a annoncé que pas moins de cent mille activités ont été programmées pour ce Ramadan. C’est donc, partout dans le pays que l’on bouge.

«Ces activités sont nécessaires, car elles servent à enrichir les connaissances et révèlent un bon nombre de choses que les nouvelles générations, non pas ignorent, mais sont dans le doute et n’osent pas poser des questions. Ils doivent poser des questions, à ceux qui sont vraiment en mesure de leur répondre. Nous avons de gros problèmes avec ceux qui s’affublent du titre de «cheikh» et disent n’importe quoi sur les réseaux sociaux», nous assure un des membres de ce groupe: chargé de préparer les veillées tout au long du mois.

«Nous devons donner des éclaircissements et encourager le dialogue. Nous avons constaté que des jeunes et même des adultes, ne savent pas prier correctement ou prennent des postures, des positions, des attitudes qui nous sont totalement étrangères à nos traditions. Et je peux vous assurer que, chez nous, nous savons ce que nous faisons. La Tunisie possède des hommes et des femmes, dont la formation et le niveau sont mondialement reconnus».

Cela ne date pas d’aujourd’hui et nous tenons à cette référence

Malheureusement, les prêches du vendredi ne suffisent pas et bon nombre de prêcheurs oublient de rappeler les préceptes importants», insiste notre interlocuteur qui trouve que l’occasion est bonne «pour que les nouvelles générations saisissent la portée de nos traditions et rites, qui découlent d’un juste milieu, auquel nous demeurons attachés.

Ces cent mille activités englobent entre autres les conférences, les veillées religieuses, la mémorisation du Coran et du Hadith, etc. Elles représentent une bonne occasion, de rappeler que Ramadan, c’est aussi cet aspect religieux auquel il faudrait se plier pour que tous les objectifs soient atteints et que l’on joigne l’utile à l’agréable.

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