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Centré sur la mise en danger de l’équilibre écologique par des interventions humaines malveillantes, ce film est une ode à la nature présentée dans un format contemplatif et esthétique.
La Presse — Le cinéma a été à l’honneur lors de la fête du Japon célébrée le dimanche 9 février à la Cité de la culture de Tunis. Un large public est venu découvrir le long métrage japonais «Le mal n’existe pas», projeté en première maghrébine à la grande salle du Théâtre de l’Opéra. Cet événement gratuit aspire à faire connaître le cinéma japonais auprès des amateurs du septième art. En effet, le Japon, qui possède l’une des plus anciennes et des plus grandes industries cinématographiques du monde, a connu un grand essor depuis le début du XXe siècle. Le développement de grands studios de production a généré de nombreux succès mondiaux. «Le mal n’existe pas» est le quatorzième long-métrage du cinéaste et metteur en scène Ryūsuke Hamaguchi.
Il est sorti en 2023, soit deux ans après «Drive My Car» du même réalisateur qui avait reçu le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et l’Oscar du meilleur film international. Les récompenses se sont multipliées dans les années suivantes, comme «Le mal n’existe pas» qui a décroché le Grand Prix du jury à la Mostra de Venise, confirmant davantage la valeur du cinéma japonais et son importance mondiale. Le film s’ouvre en dépeignant les scènes de vie quotidienne de Takumi, un villageois vivant en parfaite harmonie avec son environnement.
Il connaît tous les arbres et les sentiers de la forêt et transmet ce savoir et cette communion avec la nature à sa fille, écolière. Ce village est pourtant loin d’être un paradis malgré la beauté des paysages naturels comme il faut se déplacer pour chercher l’eau potable à la source, couper le bois pour s’approvisionner et affronter le froid de l’hiver.. Une opposition totale avec la vie citadine japonaise comme on l’imagine. Cette quiétude bascule quand une société intervient pour construire un « glamping », terme unissant « glamour » et « camping », et désignant une forme de camping chic tout confort. Derrière le masque du projet économique qui stimulerait le développement de la région se cache une véritable catastrophe écologique. Drainage des eaux usées, contamination des sources d’eaux potables et des nappes souterraines, risques d’incendies.
Le village avec ses 6.000 habitants se trouve menacé à plus d’un niveau, et même les cerfs ne seront pas épargnés. La confrontation avec les consultants de la société qui gère le projet génère alors une tension suivie d’autres violences meurtrières. Ce film est ainsi centré sur la mise en danger de l’équilibre écologique par des interventions humaines malveillantes. C’est une ode à la nature présentée dans un format contemplatif et esthétique. Il fait partie de ces fictions qui prennent le relais quand les documentaires ne suffisent pas à impacter une plus grande masse de gens sur des sujets importants peu médiatisés. Malgré le rythme lent au début, le film a réussi à captiver l’attention des centaines de spectateurs présents en salle. La projection a été suivie par des applaudissements témoignant de la sensibilité du public aux thèmes et aux valeurs que l’on peut puiser dans ce long métrage fortement salué par les critiques à l’échelle internationale.