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Un grand nombre de professeurs universitaires de Tunisie, d’Algérie et de France, de maîtres de conférences et de doctorants ont participé à ce colloque qui a comporté trois grands volets, à savoir la cruauté dans les arts visuels, la cruauté dans le design et la cruauté dans les œuvres littéraires.
La Presse — L’Isamk (Institut supérieur des arts et métiers de Kairouan) a organisé, du 6 au 8 février, la première session du colloque international des arts et des sciences humaines autour du thème «La cruauté dans les arts et dans la littérature», ouvert par M. Hédi Dhouibi, président de l’université de Kairouan, et clôturé par M. Moez Ouhaïbi, directeur de l’Isam Kairouan.
Un grand nombre de professeurs universitaires de Tunisie, d’Algérie et de France, de maîtres de conférences et de doctorants ont participé à ce colloque qui a comporté trois grands volets, à savoir la cruauté dans les arts visuels, la cruauté dans le design et la cruauté dans les œuvres littéraires.
Chekra Selmi, coordinatrice générale du colloque, explique dans ce contexte que la notion de cruauté a été depuis longtemps ancrée profondément dans l’histoire et dans la culture humaine : «Elle trouve son origine étymologique dans le mot latin «cruor», signifiant le sang qui coule, le sang versé, le sang répandu. Les anciens textes mythologiques regorgent de scènes de violence sanguinaire, faisant de l’acte de cruauté un moment crucial et un élément indissociable de l’émergence de la vie. Des récits tels que le terrible combat des dieux babyloniens Tiamat et Marduk ou encore Cronos, père des dieux olympiens, dévorant ses propres enfants, en sont la parfaite illustration…».
Chekra Selmi précise, qu’au fil du temps, le terme «cruauté» a été repris par les penseurs, les écrivains, les dramaturges, les artistes et les philosophes et il est devenu ainsi un concept complexe, polémique et parfois ambigu : «Pour Aristote, la cruauté est synonyme d’excès et de bestialité, tandis que Machiavel s’interroge sur son usage politique, en lui attribuant un rôle majeur dans la création de nouveaux états et dans la lutte contre le désordre…». Ensuite, Mme Selmi rappelle que le thème de ce colloque est d’actualité et qu’il est souvent défini comme ce qui cause de la souffrance à autrui, laquelle souffrance peut être physique, psychologique, morale ou autre : «La cruauté, thème dans les œuvre littéraires, est présente aussi dans les créations plastiques, dans le domaine du design et dans les pièces de théâtre. Dans le domaine de l’art, elle apparaît par moments comme un outil de provocation, une manœuvre de transgression des codes esthétiques et éthiques établis, un nouveau langage artistique susceptible de générer des réactions inattendues de la part d’un public habitué à voir le beau dans les tableaux ou les sculptures, mais inaccoutumé à la représentation de la laideur…», conclut, Mme Selmi.
Notons que ce colloque international ayant duré trois jours, a suscité beaucoup d’intérêt auprès du public présent en grand nombre et le débat a été très fructueux grâce à la compétence et au sérieux des modérateurs Mme Olfa Youssef (professeur à l’université de Sousse), Salamallah Thabet (université de Sousse), Mohamed Sami Bchir (université de Sousse), Fateh Ben Ameur (université de Sfax), Radhouen Briki (université de Kairouan), Mohamed Mahjoub (université de Tunis El Manar), et Ali Aoun (université de Tunis El Manar).
En marge de ce colloque, le comité d’organisation a organisé deux expositions à la galerie de l’Isam de Kairouan et à la galerie Mohamed Hlioui, au complexe culturel Assad Ibn El Fourat-Kairouan.