
Les problèmes financiers et d’infrastructure font que les clubs, en volley et dans d’autres sections autres que le foot, accusent de plus en plus le coup.
L’Espérance Sportive de Tunis, l’Etoile Sportive du Sahel, le Mouloudia Sport de Boussalem vont participer au 43e championnat d’Afrique des clubs champions du 17 au 30 avril 2025 à Misrata.
Si la situation ne change pas, nous retrouverons dans dix ans les mêmes équipes à un ou deux changements près. Bien sûr, ce n’est qu’une simple caricature, parce que, tout simplement, nous avons souhaité expliquer que de grands clubs, de grands noms du volley-ball national ont disparu du haut du tableau. Où est l’OC Kelibia, Ennesr de Haouaria, Fath de Hammam Leghzaz, l’Avenir Sportif de La Marsa, le Club Africain, l’EOGoulette Kram ?
La majorité de ces équipes existent encore certes, mais elles ne jouent plus les premiers rôles. Certaines se sont engagées sur le chemin de la renaissance, d’autres restent très discrètes pour pouvoir redevenir des bastions du volley-ball national. Plus exactement, elles demeurent des creusets de valeurs sûres, mais contraintes de céder leurs meilleurs éléments pour… se maintenir en vie.
L’exemple des équipes du Cap Bon illustre parfaitement cette situation dramatique que vit ce sport. Faute de moyens financiers, ces équipes sont dans l’obligation de céder leurs meilleurs éléments. Sinon, elles ne pourraient plus subvenir aux besoins de plus en plus importants, pour entretenir une équipe.
Responsabilité partagée
Les temps ont changé. On jouait d’abord et avant tout pour le plaisir, afin de mettre en valeur les couleurs de son équipe, sa ville, sa région qui agitait aux nez de tous les prétendants à la consécration ce label de qualité. Il n’en est plus question depuis des années.
La faute? Elle est partagée entre les choix des dirigeants, l’organisation de la discipline sportive, les joueurs, avec quand même des circonstances atténuantes pour ces derniers. En effet, le sport s’est professionnalisé et nul n’est en mesure de retenir des joueurs qui ont choisi de gagner leur vie en optant pour une carrière sportive.
D’ailleurs, le volley-ball n’est pas le seul à souffrir de cette situation. En football, le même problème se pose. En basket-ball, avec la JSKairouanaise qui pourrait expliquer pratiquement ce cas. La JSK a, réussi, cette saison, à ramener presque tous ses joueurs. Elle a pu jouer les premiers rôles et sera favorite pour le titre.
Pour revenir aux équipes du Cap Bon, il y avait également les mauvais choix, comme par exemple l’engagement d’une section de football (nous pensons à la grande équipe de hand et du basket du Stade Nabeulien), un sport « budgétivore » qui a pompé toutes les ressources. Et nous arrivons à cette question de ressources.
Si nous considérons que le football, qui a été le premier à instaurer ce professionnalisme boiteux, mal organisé, n’est pas un exemple à suivre, que dire des autres disciplines?
Avec des joueurs qui deviennent de plus en plus gourmands, il n’y a plus moyen de gérer une section qui, en fin de compte, ne rapporte rien à part les titres bien sûr. Et lorsque nous nous retrouvons avec des opérateurs économiques de la ville, qui sont peu motivés par le sport, la conséquence n’est plus qu’une décadence progressive qui frappe de plein fouet ces disciplines sportives.
Est-il besoin de redire que notre sport est mal protégé et que faute de moyens, nous risquons de rester au milieu du gué ?
De toutes les manières, évoquer l’absence de soutien des autorités de la ville ou de la région est un faux problème. En effet, le fait même de mettre à disposition quelques sommes d’argent ne suffit à rien. Ce saupoudrage ne profite à personne et considérant que les associations sportives sont dirigées par des comités qui naviguent à vue, qui menacent à chaque instant de partir, le problème de la viabilité de ces clubs est à chaque moment remis en jeu.
Doit-on continuer sur cette voie non passante?