Accueil Culture Portrait – Mouna Noureddine, actrice : Une carrière irréprochable

Portrait – Mouna Noureddine, actrice : Une carrière irréprochable

Elle a traversé les époques sans embûches en côtoyant différentes générations. Aujourd’hui à 86 berges, elle illumine par sa présence le petit écran.

Mouna Noureddine est Oumi Yami dans la sitcom « Choufli Hal » que les Tunisiens regardent tous les soirs sur la Wataniya 2, mais pas que. On ne peut pas résumer une si longue carrière dans une série ou deux. Certes, sa popularité, elle la doit à des sitcoms à succès, à l’instar aussi de « Nsibti Laâziza », mais la Dame Mouna Noureddine, comme elle aime être appelée, a connu un parcours professionnel exceptionnel qui a démarré depuis les années 50. 

Elle a traversé les époques sans embûches en côtoyant différentes générations. Aujourd’hui à 86 berges, elle illumine par sa présence le petit écran. On la retrouve dans le feuilleton « El Fitna » dans lequel elle incarne avec brio une grand-mère pieuse, apaisante et torturée par ce qui entrave sa famille et dans la série policière « Bolice », rôle au diapason de ses personnages précédents. Elle représente une cheffe de gouvernement en charge de sauver le pays d’une menace nucléaire qui secoue le monde entier.

Jonglant avec les rôles, de la télévision au cinéma en passant par le théâtre, où actuellement, elle joue une nonne dans la pièce «Danse céleste» de Taher Aïssa Ben Larbi, Mouna Noureddine, de son vrai nom Saâdia Oueslati, native d’Hammam-Lif dans la banlieue sud de Tunis où elle a passé son enfance et son adolescence. Après des débuts de figurante dans la troupe « Ennahdha Tamthilia », elle intègre, en 1954, la troupe municipale du théâtre arabe, dirigée par le metteur en scène égyptien Zaki Touleymat. Temps heureux où elle s’est initiée à la scène grâce aussi à l’homme de théâtre Abdelaziz Agrebi qui dirigeait la troupe de la municipalité de Tunis, puis Noureddine Kasbaoui qui devient son mari et compagnon de route. Elle doit son pseudonyme à Mohamed Hédi Maghnissi. Un pseudonyme qui lui collera à vie comme une seconde peau. 

Après les premiers temps d’apprentissage, elle ne lâchera plus les planches et sera dans presque toutes les grandes créations théâtrales. Elle compte plus de 150 pièces à son palmarès dont une grande partie sous la direction d’Aly Ben Ayed. Elle est présente dans « Antigone », « Yerma », « Caligula », « Hamlet », « Le Maréchal » pour ne citer que celles-là. Rien ne l’arrête lorsqu’elle monte sur la scène. Elle maîtrise aussi bien le dialecte tunisien, l’arabe littéraire que le français. 

Sa carrière cinématographique est aussi foisonnante. Depuis «Goha» de Jacques Baratier (1958) jusqu’à « Bolice » de Majdi Smiri (2024), elle n’arrête pas d’enchaîner les rôles. Elle a figuré dans la plupart des films tunisiens et a même participé dans des productions étrangères, européennes et arabes. Une filmographie bien achalandée que lui envient de nombreux artistes qui ont choisi de faire une carrière au cinéma. Si elle est autant sollicitée par les cinéastes, c’est qu’elle prend au sérieux son travail qui exige maîtrise, discipline et modestie. Héroïne dans plusieurs productions, Mouna Noureddine impose par sa présence le respect et la droiture. Elle est aussi bien appréciée par ses pairs que par le large public.

C’est dans les feuilletons, séries, sitcoms, téléfilms dans lesquels elle est présente depuis «Inspectez avec nous», série policière d’Abderazek Hammani (1988), jusqu’au dernier feuilleton « El Fitna » signé Saoussen Jemni, qu’elle s’est faite distinguer et connaître par le public lambda. Elle a occupé la majeure partie des productions télévisées. On peut la voir dans « Nsibti Laâziza » qui repasse dans Nessma Jadida, dans « Choufli Hal » et « El Khottab Al Bab » sur la Wataniya 2 et dans « El Fitna » et « Bolice » sur El Hiwar Ettounsi.

« Mnamet Aroussia » (2000) et « Gamrat Sidi Mahrouss » de Slaheddine Essid (2002) « Anber Ellil » de Habib M’salmani (1999) « Harga » de Lassâd Oueslati (2022) qui sont rediffusés à la télévision sont les exemples de productions dans lesquelles Mouna Noureddine s’est particulièrement illustrée. Mais il est difficile de citer toutes ses prestations. Par ailleurs, cette Dame d’exception a occupé en 2002 le poste de directrice de la Troupe de théâtre de la Ville de Tunis, ce qui ne l’a pas empêchée de poursuivre sa carrière d’actrice sur les planches et devant le petit et le grand écrans. Une carrière bien remplie et irréprochable.

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