Accueil Culture 78e édition du festival de Cannes : Des films reflets de notre époque et de ses contrastes

78e édition du festival de Cannes : Des films reflets de notre époque et de ses contrastes

Soixante films composent la sélection officielle du festival de Cannes dont 19 sont en lice pour la Palme d’Or. Le long métrage tunisien « Promis le ciel » d’Erige Sehiri concourt dans la sélection Un Certain Regard. « Partir un jour », de la réalisatrice française Amélie Bonnin, ouvrira cette 78e édition dont le jury est présidé par Juliette Binoche.

 La sélection officielle du festival de Cannes, qui se tiendra du 13 au 24 mai, a été dévoilée jeudi dernier, par le délégué général Thierry Frémaux. Une fois encore, ce rendez-vous mondial du cinéma se veut le reflet de notre époque et de ses contrastes. « Ce sont des films qui dessinent le monde dans lequel nous vivons, plein de violence et de tension, mais aussi d’amour, d’humanité, de tolérance et d’éthique personnelle », a commenté Frémaux lors de la conférence de presse. Et d’ajouter :  « Sur les 2.909 longs métrages soumis cette année (un record), 68 % sont réalisés par des hommes et 32 % par des femmes, et 156 pays sont représentés. C’est le cinéma mondial en création que nous avons la chance et le privilège de découvrir, et qui dit bien la vitalité du cinéma, cent trente ans après sa création, et cinq ans après la crise Covid. Le cinéma est vivant, le cinéma n’est pas mort, et le cinéma continue partout de susciter les désirs les plus fous ». 

Parmi les 60 films de la sélection officielle, 19 sont en compétition. Il s’agit de métrages signés par des figures familières de la Croisette, tels les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, doublement palmés et qui  reviennent, pour la dixième fois, afin de présenter « Jeunes Mères », une chronique sociale de la désindustrialisation et son impact sur la vie de cinq jeunes femmes. L’Américain Wes Anderson dévoilera, lui, son opus« The Phoenician Scheme », une sombre histoire d’espionnage évoquant une relation tendue entre un père et sa fille au sein d’une entreprise familiale. La réalisatrice française Julia Ducournau, Palme d’or en 2021 pour « Titane », revient avec « Alpha », un film de genre porté par Tahar Rahim et Golshifteh Farahani.  

Le Brésilien Kleber Mendonça Filho, prix du jury en 2019 pour « Bacurau », propose, lui, un film policier « The Secret Agent ». De son côté, Tarik Saleh, suédois d’origine égyptienne, prix du scénario en 2022 pour «La conspiration du Caire », revient avec « Les Aigles de la République », une plongée dans le cercle fermé du pouvoir. L’Italien Mario Martone, un passionné de la scène et de l’écran, également coutumier de la croisette, revient avec « Fuore », un biopic sur l’écrivaine italienne, Gorliarda Sapienza, figure méconnue à la destinée tragique. L’Iranien Jafar Panahiest de retour, sept ans après avoir présenté « Trois visages » (prix du scénario en 2018), pour présenter « Un simple accident », un film documentaire dont il ne veut pas révéler le thème. « Le réalisateur m’a dit de ne pas parler de son film », a révélé Thierry Frémaux.

Autres films attendus de la compétition : « Nouvelle Vague » de Richard Linklater, une figure majeure du cinéma d’auteur américain. « Passionnant, ce film raconte la production du long métrage « A Bout de Souffle » de Jean-Luc Godard et la création de ce mouvement cinématographique qui a révolutionné le cinéma moderne à partir des années 1960 », a indiqué le délégué général du festival.« Edington » d’Ari Aster du genre western « évoque ce que sont devenus les Etats-Unis à travers une campagne municipale d’une petite ville, dont le shérif est interprété par Joaquim Phoenix aux côtés d’Emma Stone ».  

Six femmes réalisatrices ont vu leur film sélectionné en compétition, parmi elles : Hafsia Herzi, actrice fétiche d’Abdellatif Kechiche propose avec son troisième métrage « La petite dernière », une adaptation du premier roman de l’écrivaine marocaine Fatima Daas ; Carla Simon, réalisatrice espagnole, met en scène avec « Romeria » un drame sur l’enfance, la mémoire et l’identité et Chie Hayakawa, cinéaste japonaise conte dans « Renoir » une histoire d’apprentissage et de résilience.

« Promis le ciel » en lice dans la sélection Un certain regard

La section « Un Certain Regard » « s’est resserrée sur le jeune cinéma, avec un retour du genre et d’un processus narratif un peu moins radical affiché dans la jeune création contemporaine », a noté le délégué général du festival. Parmi les 16 films de cette sélection, trois proviennent du monde arabe et sont produits grâce à plusieurs fonds internationaux : le long métrage tunisien « Promis le ciel » d’Erige Sehiri est une coproduction tuniso-franco-qatarie, interprétée par Aïssa Maïga et Leatitia Ky. Cette comédie dramatique met en scène l’histoire de Marie, une Ivoirienne de 40 ans installée en Tunisie depuis une dizaine d’années. « Elle partage sa vie entre son métier de journaliste et sa vocation de pasteur évangéliste. Moderne et engagée, elle accueille chez elle des femmes dont la situation est fragile comme Nané et Jolie. Démarrent alors les aventures d’un trio détonnant, riche de roublardise, inventivité et humour, mais des tensions vont venir tout chambouler … »

Le métrage palestinien «Il était une fois à Gaza » de Tarzan et Arab Nasser est une coproduction entre la Palestine, la France, l’Allemagne et la Jordanie. Le film, dont l’action se déroule en 2007, met en scène l’amitié entre un étudiant et un dealer. Enfin, le film égyptien « Aisha can’t fly away » (Aisha ne peut pas s’envoler) de Morad Mostafa est une coproduction entre l’Egypte, la Tunisie, la France, l’Arabie saoudite et le Qatar.

Ce drame traite des tensions violentes entre des migrants africains et des habitants égyptiens d’un quartier populaire. « My Father’s Shadow » (L’ombre de mon père) d’Akinola Davies Jr coproduit par le Nigeria et la Grande- Bretagne « est le premier film nigérian à être sélectionné à Cannes, bien que le Nigeria soit un grand pays de cinéma », a révélé le délégué général du festival.

Ce drame narre le voyage de deux frères à Lagos. 

La sélection « Un certain regard » met en lumière une tendance devenue très en vogue, de plus en plus d’acteurs et d’actrices passent derrière la caméra. Ainsi, l’acteur britannique Harris Dickinson est en lice avec son premier film « Urshin ». L’actrice américaine Scarlett Johansson foulera le tapis rouge, cette année, pour présenter, en tant que réalisatrice, son premier long-métrage « Eleanor the Great ». 

Le jury de cette édition sera présidé par Juliette Binoche qui succède à la scénariste et actrice américaine Greta Gerwig,. « J’attends avec impatience le partage de ces moments de vie avec les membres du jury et le public », s’est réjouie l’interprète de « Le Patient Anglais » à l’annonce de sa nomination. 

Charger plus d'articles
Charger plus par Samira DAMI
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *