
« Ce que ne savent pas faire les modèles généralistes comme « ChatGPT », c’est fournir des réponses d’experts dans des domaines bien définis » et c’est précisément ce que propose « Deep AI » pour ses clients en Tunisie ou ailleurs.
Même si la Tunisie ne fait pas partie du club très select des producteurs d’Intelligence Artificielle, à l’instar de nations comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie ou encore la France, il n’en demeure pas moins vrai que l’écosystème embryonnaire de start-up est assez dynamique et certains jeunes montrent le chemin à travers des initiatives intéressantes. Nous avons choisi de vous parler de l’expérience de certaines d’entre elles. Des initiatives qui rendent fiers et qui n’ont rien à envier à celles que l’on peut voir sous d’autres cieux. On peut toutefois regretter qu’un certain nombre d’entre elles ont vu le jour en Tunisie, mais qui sont parties ailleurs, pour mieux grandir.
Née en Tunisie en 2020 de la volonté de deux entrepreneurs, Haïthem Kchaou et Chehir Dhaouadi, « ClusterLab » a réussi à lever fin 2024, la somme de 600 millions de dollars pour le développement d’une Intelligence Artificielle arabe. Actuellement basée aux Émirats arabes unis, « ClusterLab » peut compter sur l’expertise d’un certain Karim Beguir, auteur d’une des meilleures success story tunisiennes de l’histoire. Vous l’avez sûrement deviné, il s’agit du fondateur de Instadeep, aujourd’hui acquise par BioNTech pour la modique somme de 500 millions d’euros (549 millions de dollars). Aux côtés d’autres investisseurs privés, Karim Beguir croit dans le potentiel de cette start-up.
Des solutions tunisiennes à la carte pour les PME
« ClusterLab » ambitionne de transformer les opérations commerciales grâce à des solutions d’IA de pointe avec des «solutions d’IA sur mesure pour améliorer l’efficacité et simplifier les opérations».
Parmi les solutions qu’elle propose à ses clients business, IA vocale qui permet la mise en place d’agents vocaux IA avec une voix parfaitement humaine, pour, d’une part, optimiser l’expérience client et de l’autre, pour l’entreprise cliente, automatiser un certain nombre d’activités.
La start-up travaille également sur ce qu’on appelle les modèles de langage (LLM), des solutions à la carte, personnalisées qui permettent de booster la productivité, améliorer l’analyse des données et simplifier la communication.
En 2020, vous vous rappelez certainement du robot déployé par la police tunisienne pour faire respecter le confinement pendant la pandémie de Covid.
Les images de ce robot futuriste, malgré son aspect loin d’être humanoïde, avaient fait le tour du monde. La start-up qui l’a développée s’appelle « Enova Robotics ». Depuis, la start-up, née à Sousse, continue son petit bonhomme de chemin en renforçant ses investissements dans le domaine de l’Intelligence artificielle.
Son produit phare est donc le robot « P-Guard » présenté comme « multi-services et évolutif, autonome ou téléopéré permettant de déporter rapidement, et de manière sécurisée, la vue, l’ouïe et la voix ».
L’engin dispose de quatre caméras couleur HD avec une vision à 360°, ainsi qu’une caméra infrarouge pour la vision nocturne et une caméra thermique. D’un autre côté le « P-Guard » est équipé d’un système de localisation GPS à très haute précision, qualifié même de « centimétrique ».
Dotée d’une intelligence artificielle, le robot arrive à reconnaître jusqu’à plus de 500 classes d’objet et arrive à identifier et éviter obstacles statiques ou dynamiques.
Fondée en 2020 par Seïf Guizani et Jihène Ben Slimane, la start-up tunisienne « Deep AI » fait partie des pionniers du secteur de l’intelligence artificielle en Afrique du Nord. A l’époque, le géant « ChatGPT » n’existait pas encore. Pourtant, malgré cette avance chronologique, les ambitions initiales de « Deep AI » ont dû s’ajuster à la réalité du marché.
Les ambitions sans limites de Deep AI
Contacté par téléphone, Seïf Guizani explique que « Deep AI, qui ressemble beaucoup à ChatGPT, a été lancé avant l’apparition de ce dernier… Mais avec la multiplication des géants dans ce domaine, on a compris que le modèle économique d’une IA généraliste n’était pas rentable ».
Dans l’impossibilité de rivaliser avec des géants comme « OpenAI », « Deep AI » s’est donc repositionnée vers un créneau plus pointu, celui du développement de solutions d’intelligence artificielle spécialisées.
En gros, « ce que ne savent pas faire les modèles généralistes comme ChatGPT, c’est fournir des réponses d’experts dans des domaines bien définis » et c’est précisément ce que propose « Deep AI » pour ses clients en Tunisie ou ailleurs. Depuis quelque temps, la start-up assoiffée d’innovation se penche sur une intelligence artificielle dédiée exclusivement au droit tunisien et français, une première, semble-t-il, dans la région.
Pour ses clients, des entreprises, Deep AI conçoit également des solutions sur mesure pour les entreprises souhaitant tirer parti de l’IA tout en garantissant la confidentialité de leurs données. La start-up déploie également, comme d’autres le font, des agents IA personnalisés qui font gagner énormément de temps et d’argent pour les PME tout en mettant à disposition des utilisateurs une expérience à la hauteur des attentes. À noter que le petit poucet de la tech n’a pas froid aux yeux et travaille en étroite collaboration avec deux des plus importantes entreprises des Gafam, à savoir Google et Amazon.