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Silence, on tue encore

Editorial La Presse

Le nombre incalculable d’attaques menées par l’armée sioniste contre la population palestinienne donne le tournis. Les bombardements incessants, toujours sous le prétexte d’éliminer le mouvement Hamas, ont tué au moins 52 243 personnes à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire, considérés comme fiables par l’ONU. 

Beaucoup de responsables occidentaux et, disons-le, d’observateurs naïfs, apparemment peu émus de la catastrophe humanitaire (sans précédent), ont des doutes sur les intentions réelles des gouvernants sionistes, pensant que l’occupation du territoire palestinien n’est que provisoire ayant pour seul but la destruction du Hamas, du Hezbollah, etc. 

Mais il se trouve qu’un haut responsable, connu pour ses postions extrémistes, balaie à chaque fois toute intention de paix : le ministre de la Défense du gouvernement sioniste, Israël Katz.

Les preuves ne manquent pas : au moment où l’armée étend son autorité sur le territoire palestinien, il évoque une présence permanente de Tsahal dans certains secteurs de l’enclave, ajoutant qu’aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza. Son prétexte (évidemment mensonger et hypocrite) est que son armée d’occupation, dans ce qu’il appelle les zones de sécurité, «sert à faire le tampon entre l’ennemi et les communautés (sionistes) comme au Liban et en Syrie». Décidément, le mensonge dans sa bouche, si gros soit-il, ne connaît pas de limites. 

Et voilà que ces jours-ci, l’hypothèse d’une occupation durable de la bande de Gaza vient gagner davantage les esprits. Le dernier rapport d’Amnesty International est atterrant (et pas étonnant). Il fustige l’attitude de la communauté internationale, qui n’a pas pris de mesures concrètes pour mettre fin aux atrocités commises par l’armée sioniste à Gaza. «De grandes puissances, dont les États-Unis et de nombreux pays d’Europe de l’Ouest, ont soutenu publiquement les actes d’Israël, mettant ainsi à mal la valeur universelle du droit international», souligne ce rapport, en rappelant les mesures prises par les institutions de justice internationales et réitère son appel urgent à l’ONU et aux organisations internationales afin d’«intervenir immédiatement pour ouvrir les points de passage vers Gaza».

Un autre mal ronge la Palestine, pernicieux, moins visible (il  s’agit de la Cisjordanie) qui est, avouons-le, masqué par le génocide qui se déroule à Gaza; ces-jours-ci, les colons civils de l’Etat sioniste, profitant de l’inaction des institutions internationales et d’autres événements qui secouent le monde (les déclarations de Trump, etc.) se sentant en sécurité totale multiplient les attaques, incendient les maisons des habitants, saccagent les voitures et brûlent vergers et terrains agricoles. Tous ces crimes se déroulent au vu et au su de l’armée… qui laisse faire.

«La Palestine, disait récemment, Edwy Plenel, ancien directeur du site Mediapart, est comme un caillou dans la chaussure du monde», un constat qui, à la lumière de la destruction systématique du territoire de Gaza, du génocide que subit sa population et des occupations des terres en Cisjordanie, se vérifie, hélas, jour après jour. 

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