
Le transport public joue un rôle fondamental dans le développement économique des sociétés. En Tunisie, où les défis économiques sont multiples, le développement d’un système de transport public efficace et moderne s’impose et s’annonce comme un moteur stratégique de croissance. Mais comment, concrètement, le transport public peut-il servir l’économie tunisienne ?
La Presse —Les embouteillages et la congestion urbaine coûtent chaque année des millions de dinars en heures de travail perdues. Un bon système de transport public réduit ces pertes de temps en offrant une alternative rapide et fluide à la voiture individuelle. Cela se traduit par une meilleure ponctualité, une réduction du stress des travailleurs, et donc une productivité accrue.
Des emplois directs et indirects
D’autant qu’un réseau de transport public abordable et fiable permet aux citoyens de se déplacer à moindre coût. Cela augmente leur mobilité géographique, leur donnant accès à plus d’opportunités d’emploi, de formation ou de services. En facilitant l’accès aux zones industrielles, technologiques ou agricoles, le transport public permet aux Tunisiens de participer plus activement à l’économie nationale.
Le développement, la modernisation et la gestion des infrastructures de transport public créent directement des emplois (conducteurs, mécaniciens, techniciens, ingénieurs, administrateurs). Indirectement, ces projets stimulent l’activité économique dans les secteurs du BTP, de l’ingénierie, du numérique et de l’énergie. Dans la même perspective, le désenclavement des régions de l’intérieur grâce au transport public est essentiel pour réduire les inégalités régionales.
En facilitant l’accès aux marchés, aux villes et aux services publics, on encourage les investissements locaux, le tourisme intérieur et la valorisation des ressources régionales.
Réduction de la facture énergétique…
La Tunisie importe une grande partie de son énergie. Or, le transport public consomme globalement moins d’énergie par passager que les véhicules individuels. En réduisant la dépendance à la voiture, on diminue la consommation de carburant, ce qui allège la balance commerciale du pays.
Dans la même optique, un système de transport moderne améliore l’image du pays auprès des investisseurs étrangers et des touristes. Des villes bien desservies par des bus propres, des tramways ou des trains rapides attirent plus de visiteurs, facilitent les déplacements des professionnels, et augmentent la compétitivité des zones économiques.
Reste à dire que le transport public est bien plus qu’un service de mobilité : c’est un levier stratégique pour stimuler la croissance inclusive, réduire les inégalités, dynamiser les territoires et alléger les charges économiques du pays. Pour que cela devienne réalité, la Tunisie est appelée à investir dans une politique de transport public ambitieuse, intégrée et durable. Cela implique des choix politiques courageux, un partenariat public-privé efficace, et une volonté de mettre l’intérêt général au centre des priorités.