Accueil A la une 34e édition du mois du patrimoine : Du chemin reste à faire…

34e édition du mois du patrimoine : Du chemin reste à faire…

Le partenariat fructueux dans le domaine de la coopération archéologique tuniso-italienne date de 60 ans en raison de l’histoire commune entre les deux pays, et ce, depuis l’époque romaine. Les résultats de ce partenariat sont palpables. Actuellement, les fouilles archéologiques ont lieu sur le site punique de Kerkouane, classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. Outre les 14 missions actives de la part du premier partenaire archéologique de la Tunisie. 

restauration du monument midhat al soltan face à la mosquée Zitouna

La Presse —Placée sous le thème : «Patrimoine et art : mémoire des civilisations», la 34e édition du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai 2025) s’est caractérisé par 1.700 activités réparties dans toutes les régions du pays. Le coup d’envoi, le 18 avril, qui a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale des monuments et des sites, a démarré avec une journée de sensibilisation organisée par la ministère de la Culture en partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (Amvppc) sur le site archéologique de Kerkouane (Nabeul). Une cérémonie inaugurale au cours de laquelle a été présentée une performance scénique «La Dame de Kerkouane». Le programme de clôture, le 18 mai, comprendra un atelier sur le thème : «Smart Museums… Salakta Museum as a model», organisé par le musée archéologique de Salakta (Mahdia).

Le patrimoine archéologique bénéficie d’un intérêt particulier de l’Etat. En 2024, le budget alloué au secteur du patrimoine est d’environ 78 millions de dinars, dont 40 millions consacrés aux salaires et 3 millions à l’entretien des sites des monuments historiques et archéologiques. Actuellement, trois grands chantiers classés au patrimoine mondial de l’Unesco sont en cours de réhabilitation : le musée national de Carthage, la mosquée Okba Ibn Nafaâ de Kairouan et la mosquée Zitouna dans la Médina de Tunis. Sans compter la reconstruction complète selon les standards internationaux du musée du Bardo et la numérisation de 10.000 pièces d’artefacts. Ce dernier projet est financé par l’Union européenne à hauteur de 18 millions d’euros. 

Pour ce qui est de la restauration de la mosquée Zitouna, l’Arabie saoudite a fait un don d’une valeur de 7 millions de dollars pour sa restauration et 15 millions de dollars pour la rénovation de la partie sud des remparts de Kairouan et de la mosquée Okba Ibn Nafaâ. Quant à la Khaldounia située dans la Médina de Tunis, elle est actuellement en cours de restauration par l’INP.  

D’autre part, le partenariat fructueux dans le domaine de la coopération archéologique tuniso-italienne date de 60 ans en raison de l’histoire commune entre les deux pays, et ce, depuis l’époque romaine. Les résultats de ce partenariat sont palpables. Actuellement, les fouilles archéologiques ont lieu sur le site punique de Kerkouane, classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. Outre les 14 missions actives de la part du premier partenaire archéologique de la Tunisie. Plusieurs expositions ont marqué cette coopération qualifiée d’exemplaire, dont la prochaine exposition «La Magna Mater, de Zama à Rome» qui aura lieu du 5 juin au 5 novembre 2025. Cette exposition itinérante réunira des objets découverts sur le site archéologique de Zama Regia (Siliana), fouilles entreprises depuis 1996.

Au-delà du côté festif, le patrimoine archéologique tunisien a connu des secousses énormes avant et pendant la révolution. Fort de 40.000 sites historiques et archéologiques, ce véritable musée à ciel ouvert a subi des pillages énormes. Le trafic d’antiquité et les fouilles illicites ont pris des dimensions immenses. On compte plus de 4.000 saisies durant ces dernières années.

pièces de la fouille du site de Zama

Des biens culturels et historiques d’une valeur inestimable ont disparu, tels que des mosaïques, des sculptures (tête de Neptune de Sidi Khlifa) ou encore le dieu Mars de Chemtou ; des épigraphes, des stèles, des bijoux, des céramiques, des manuscrits, dont le Coran bleu de Raqqada, pièce unique d’art musulman, a été dérobé, etc. Près de 647 pièces archéologiques ont été saisies auprès des familles de Ben Ali, Trabelsi et Materi qui révèlent l’ampleur d’un pillage criminel, dont une petite partie a été restituée, mais il reste encore un travail considérable à faire pour que cet héritage culturel retrouve sa splendeur.

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