
La médecine douce, homéopathique soit-elle ou phytothérapique, avance à pas sûrs.
Et c’est bien l’essor que connaissent les parapharmacies qui en témoigne.
La Presse — Depuis une décennie, les boutiques parapharmaceutiques poussent à un rythme soutenu. Leur évolution quantitative et qualitative en dit long sur le recours des Tunisiens aux produits cosmétiques et aux compléments alimentaires à base de plantes médicinales et conformes aux normes bio.
Il faut dire que ce domaine d’activité a connu un véritable saut après la pandémie de Covid-19. C’est du moins ce qu’affirme Imen, une préparatrice para-pharmacienne de carrière. « La médecine douce a toujours été reconnue comme étant une alternative intéressante pour la santé et le bien-être. Cela dit, elle a connu une évolution considérable après la période du coronavirus. Les Tunisiens ont compris l’importance de certaines vitamines et de certains minéraux dans la lutte contre les virus et dans le renforcement du système immunitaire, comme la vitamine C, la vitamine D et le magnésium. Ce dernier s’avère être fort sollicité, depuis quelque temps, alors qu’il ne l’était que si peu », indique-t-elle. Imen a travaillé, en effet, pendant dix ans comme préparatrice dans une pharmacie, avant de changer de créneau et d’intégrer une parapharmacie. Elle constate pertinemment que la mentalité des clients a bien changé. « Les Tunisiens sont plus cultivés qu’avant. Ils s’informent plus, font des recherches sur internet…D’autant plus que les pages facebook véhiculant certains produits bio donnent une idée sur les vertus de certaines plantes », ajoute-t-elle.
Gare aux intrus !
Parmi les para pharmaciennes actives au Bardo, figure Asma (un pseudonyme). Formée en biotechnologies médicales, ayant une carrière de déléguée médicale de six ans, elle a choisi de s’investir dans un commerce pas comme les autres, car il allie vente de produits et consulting médicinal et cosmétique. « C’est un domaine qui doit bénéficier, d’ailleurs, de plus de contrôle de la part des autorités. Une parapharmacie doit être gérée par des personnes qualifiées. Pour ce qui me concerne, j’emploie des préparatrices pharmaciennes et non des vendeuses… Contrairement aux commerces conventionnels, la parapharmacie s’appuie sur le consulting adapté au cas par cas, servant le bien-être et le confort sanitaire», précise-t-elle d’emblée.
Consulting médicinal et vente sur ordonnance
En effet, parallèlement aux services conventionnels des pharmacies, les parapharmacies, elles, sont spécialisées dans la vente des produits cosmétiques de qualité car respectueux de la peau, des compléments alimentaires agrées par le ministère de la Santé et des produits orthopédiques. Certaines boutiques proposent même des soins de la peau, notamment des soins du visage, des mains et des pieds. « Pour tout ce qui a attrait à la santé dermatologique, ce commerce obéit à des normes bien déterminées et fait l’objet de formations adaptées. En effet, les délégués médicaux nous renseignent régulièrement sur les nouveaux produits et leurs fiches techniques respectives. Cela dit, poursuit-elle, certains clients viennent recommander des produits, une ordonnance médical à l’appui et ce, que ce soit pour des produits cosmétiques ou pharmaceutiques ».
Nettement moins chers
Il faut dire que le recours à la parapharmacie se justifie aussi par un rapport qualité-prix plus rationnel. « Certains produits cosmétiques ou parapharmaceutiques comme les écrans solaires, par exemple, se vendent moins chers à la parapharmacie qu’à la pharmacie. Cette dernière peut, en effet, augmenter la marge bénéficiaire de 50% voire de 70% dans certaines zones. Idem pour certaines parapharmacies. Néanmoins, la majorité des parapharmacies optent pour des marges bénéficiaires nettement moindres, ce qui joue au profit des clients », indique notre interlocutrice.
Cosmétique douce et dermatologie
Néanmoins, et avouons que pour traiter certains problèmes dermatologiques ou pour renforcer son métabolisme par des compléments alimentaires à base de plantes médicinales, le rituel traditionnel de consulter un médecin spécialiste et de suivre un traitement purement médical n’est plus l’unique option. Les problèmes d’acné, la sécheresse de la peau, les peaux mixtes ou celles grasses, les taches brunes, les irritations -solaires soient-elles ou post-épilatoires-, les champignons des ongles, des pieds, certains problèmes capillaires et bien d’autres encore trouvent, souvent, leur résolution grâce au conseil d’un para-pharmacien.
Les compléments tendance
De même pour les compléments alimentaires dont les effets consistent à compenser certains déficits par des vitamines et des minéraux, lutter contre l’insomnie et l’irritabilité, aider à perdre – ou à gagner- des kilos de plus ainsi qu’avoir une meilleure mine. « Parmi les demandes les plus notables, je citerais les problèmes cutanés, les routines de soins protection et éclat et les soins anti-âge. S’agissant des compléments alimentaires, poursuit Asma, il faut savoir qu’ils sont à base de plantes et cent pour cent naturels. Les clients recommandent surtout ceux anti-stress, anti-insomnie, régulateurs digestifs, des vitamines notamment pour raviver la mémoire en cette période d’examens. Il existe aussi deux produits phares, assez demandés pour leurs multiples vertus depuis quelque temps : la moringa et l’ashwaghanda ».
Compléments à effet métabolique : l’avis du médecin s’impose !
S’agissant des compléments alimentaires à effet métabolique bien déterminé, ils sont généralement prescrits par le médecin traitant. « Nous recevons souvent des ordonnances médicales portant sur des compléments alimentaires à même d’aider à réguler le taux du cholestérol, celui des triglycérides, le taux du diabète etc. Or, si ces produits n’ont pas donné leurs fruits pendant une cure de trois mois, mieux vaut opter pour les traitements médicamenteux conventionnels et ce, sur prescription médicale. Ce qui est sûr, c’est que ces produits ne risquent aucunement de nuire à la santé même s’ils ne semblent pas efficaces pour certains ».
Quoi qu’il en soit, l’avis du médecin sur la prise d’un complément alimentaire est de mise. Elle l’est encore plus pour les mineurs. Pour Asma, seuls les écrans solaires, les crèmes hydratantes, les soins pour cheveux et autres spécial coup d’éclat conviennent aux adolescentes, sur autorisation parentale !