Accueil A la une Économie nationale : La politique du compter-sur-soi prônée par Saïed commence à porter ses fruits

Économie nationale : La politique du compter-sur-soi prônée par Saïed commence à porter ses fruits

Notre pays mise désormais sur une stratégie de résilience fondée sur la politique du compter-sur-soi. Portée par la volonté présidentielle, elle vise à valoriser les ressources nationales, relancer les secteurs stratégiques d’exportation comme les dattes, l’huile d’olive et le phosphate, et assainir les finances publiques. Les résultats actuels sont encourageants.

La Presse — L’exportation des dattes, de l’huile d’olive et du phosphate a repris de plus belle ces dernières années. Elle représente un pilier fondamental de l’économie tunisienne, tant par sa contribution directe au produit intérieur brut que par son rôle dans la balance commerciale du pays. Ces trois produits, issus des richesses naturelles et agricoles, jouissent aujourd’hui d’une reconnaissance internationale pour leur qualité. Et c’est surtout le secteur de l’exportation du phosphate tunisien qui n’a cessé de montrer des signes encourageants de reprise.

Huile d’olive : record historique

L’huile d’olive tunisienne figure parmi les premières au monde en termes de volume d’exportation, atteignant des marchés exigeants qui ne badinent pas avec la qualité et la sécurité, à l’instar de ceux de l’Union européenne et des États-Unis. Représentant environ 10 % des exportations mondiales d’huile d’olive, notre pays occupe actuellement le 4e rang mondial. Au cours des six dernières années, l’Espagne, l’Italie, la Tunisie et la Turquie ont été les principaux fournisseurs d’huile d’olive des États-Unis, contribuant ensemble à couvrir 86 % des importations totales, selon le Conseil oléicole international (organisation intergouvernementale réunissant les acteurs de la production et de la consommation d’huile d’olive et d’olives de table).

La production tunisienne d’huile d’olive a enregistré lors de la campagne 2024-2025 une saison exceptionnelle avec un record historique de 340 000 tonnes, soit une hausse de 55 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, l’huile d’olive tunisienne vient de confirmer son excellence en remportant 44 médailles lors d’un concours international organisé récemment à Istanbul, en Turquie.

Les meilleures dattes au monde

Quoiqu’en légère baisse en termes d’exportation — crise en mer Rouge oblige —, la filière des dattes constitue toujours un autre fleuron de notre patrimoine agricole. Selon l’Observatoire national de l’agriculture, les exportations de dattes tunisiennes ont atteint 107,9 mille tonnes durant les sept premiers mois de la campagne 2024/2025. Les recettes des exportations des dattes tunisiennes s’élèvent à 581,8 millions de dinars (MD) à fin février 2025, en baisse de 1% par rapport à la même période de l’année précédente.

La variété Deglet Ennour représente 85,4% du volume total exporté. Cette célèbre variété est très prisée sur les marchés du Golfe, d’Europe et d’Amérique du Nord, renforçant l’image de marque de notre pays dans le secteur agroalimentaire.

Phosphate, le retour tant attendu

Se démarquant des sombres années post-révolution, et grâce à une stratégie de relance, la production de phosphate commercial par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a enregistré une hausse de 18%, durant le premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année dernière. L’État s’est engagé à réformer le secteur des phosphates, dans le cadre d’une nouvelle vision. Il s’agit de renforcer, entre autres, le partenariat entre les ministères afin d’améliorer la production, tout en veillant à préserver les ressources en eau et à maîtriser la consommation d’énergie, et ce, dans le cadre d’un plan global de sauvetage de la CPG. En point de mire, l’augmentation de la production annuelle à 14 millions de tonnes à l’horizon 2030.

Ensemble, ces produits représentent une source vitale de devises étrangères, soutiennent des milliers d’emplois et participent activement au développement régional. Leur exportation stratégique est de nature à renforcer la position commerciale de notre pays, contribuant ainsi de manière essentielle à la stabilité économique.

Rester vigilant en dépit de l’embellie

Au premier trimestre 2025, les finances publiques tunisiennes ont affiché un excédent budgétaire de 2 milliards de dinars, marquant ainsi une progression significative de 74% par rapport à la même période en 2024 (1,2 milliard de dinars), selon les données provisoires du ministère des Finances. Cette amélioration traduit une dynamique positive des ressources budgétaires, en hausse de 3,9%. En parallèle, les dépenses publiques ont été globalement maîtrisées, se maintenant autour de 10,3 milliards de dinars (–0,6%).

Les indicateurs récents confirment ainsi une embellie relative de notre économie, portée en premier lieu par la vitalité retrouvée de ses secteurs d’exportation stratégiques — dattes, huile d’olive et phosphate — ainsi qu’une gestion budgétaire plus rigoureuse qui s’est traduite par un excédent public notable. La politique du compter-sur-soi prônée par le Chef de l’État commence à porter ses fruits. Toutefois, il faut faire plus et rester vigilant, car cette dynamique positive reste fragile.

Elle s’appuie sur des ressources naturelles et agricoles sensibles aux aléas climatiques, géopolitiques et logistiques.
En outre, les pressions sur les dépenses courantes, notamment salariales, et le recul de l’investissement public interrogent sur la capacité du pays à transformer cette reprise en une croissance soutenable et inclusive.

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