Accueil A la une 11 millions d’euros pour l’innovation verte – Vert’Demain : ARESSE au cœur de la transition écologique tunisienne

11 millions d’euros pour l’innovation verte – Vert’Demain : ARESSE au cœur de la transition écologique tunisienne

Le lancement du projet Vert’Demain : ARESSE, programme phare dédié à la recherche climatique et doté de 11 millions d’euros, s’est tenu ce 18 juin 2025. Cette initiative ambitieuse a pour vocation de stimuler l’innovation tout en renforçant la formation et l’insertion professionnelle des jeunes au service de la lutte contre le dérèglement environnemental.

 

Moncef Boukthir, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a souligné ce mercredi la nécessité de développer des programmes de recherche appliquée pour atténuer les effets des changements climatiques. Cette priorité s’inscrit dans les objectifs nationaux, notamment la transition énergétique et écologique, ainsi que la réduction des impacts du dérèglement climatique.

Le ministre a rappelé que son département soutient activement la recherche scientifique, en particulier lorsqu’elle répond aux défis nationaux. Il a mis en avant l’importance d’une approche collaborative, associant universités, chercheurs, société civile, municipalités et autres acteurs concernés, afin de développer des solutions innovantes et concrètes.

L’intégration des technologies modernes a été présentée comme un levier essentiel pour accélérer la mise en place de mécanismes efficaces. « L’objectif est d’agir rapidement et durablement », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation collective face à l’urgence climatique. Le ministre a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à renforcer la recherche appliquée et à promouvoir des solutions locales adaptées.

Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Tunisie, a souligné que la recherche scientifique dans le domaine de l’environnement et les synergies entre les deux secteurs constituent une priorité historique des relations tuniso-européennes. Il a qualifié le niveau de coopération de la Tunisie avec l’UE d’« exceptionnel », saluant son rôle « exemplaire ».

Le diplomate a rappelé que la Tunisie est le seul pays arabe et africain associé au programme Horizon Europe. Son financement a été augmenté de 13 millions d’euros au cours des trois dernières années. Par ailleurs, près de 900 étudiants tunisiens bénéficient chaque année du programme Erasmus+, illustrant la dynamique des échanges académiques.

Doté d’un budget de 11 millions d’euros, le projet ARESSE ne se limite pas à l’acquisition d’équipements ou à la formation, mais vise également à valoriser les compétences des jeunes pour améliorer leur employabilité. Cette initiative renforce les liens entre l’université, le monde professionnel et les enjeux environnementaux, favorisant une meilleure sensibilisation aux défis écologiques.

Perrone a insisté sur la nécessité de mieux reconnaître le rôle des chercheurs, dont la contribution reste sous-évaluée. Il a réaffirmé l’engagement de l’UE en faveur de la recherche mondiale, appelant à une mobilisation accrue.

La collaboration scientifique entre la Tunisie et l’Union européenne s’inscrit dans une perspective de long terme. Comme l’a rappelé Rajeh Khemiri, « cette coopération perdure depuis des années et n’a pas commencé hier ». Elle précède même l’accord d’association de 1995, qui marquait une première étape timide dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Parmi les étapes clés figurent la signature en 2003 du premier accord scientifique et technologique avec un pays du Sud, suivi en 2012 par un partenariat privilégié incluant un chapitre dédié à la recherche. En 2016, la Tunisie devient le premier et seul pays arabe et africain associé à tous les programmes-cadres européens, un statut confirmé en 2022. « La Tunisie doit valoriser cette exception », a insisté Rajeh Khemiri.

Cette position se traduit par des résultats financiers significatifs : les fonds levés dans le cadre des programmes-cadres de recherche et développement (PCRD) sont passés de 2,7 millions d’euros (FP4) à 16 millions d’euros (FP7), avec un budget cumulé dépassant 55 millions d’euros sur quarante ans.

Chedly Abdelly a présenté la stratégie nationale de valorisation de la recherche mise en œuvre par l’ANPR. L’agence a tissé de nombreux partenariats internationaux, notamment avec l’UE, à travers des programmes structurants comme le programme d’appui au système de recherche et d’innovation (12 millions d’euros) ou celui dédié à la mobilité (115 millions d’euros).

Le programme MOBIDOC, cofinancé par l’UE et le ministère tunisien (8 millions de dinars), offre aux jeunes doctorants une double formation scientifique et professionnelle. À ce jour, 859 projets ont été financés, impliquant 425 partenaires et 165 structures de recherche, principalement dans l’agriculture, l’agroalimentaire et la santé.
Malgré ces avancées, des efforts restent nécessaires pour diversifier les acteurs et accroître la participation du secteur privé (seulement 12 projets pour 2,1 millions d’euros). La qualité des projets doit également être optimisée, en évitant les doublons et en renforçant leur adéquation avec les priorités nationales. Des  initiatives comme les « villages de la science » ou les bureaux de transfert technologique (25 actuellement) visent à ancrer la recherche dans l’économie réelle, en soutenant les startups et les spin-offs universitaires.

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