Après le passage télévisé du candidat à la Présidentielle, Slim Riahi, sur Elhiwar Ettounsi : Une parodie d’interview! 

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Conventionnellement, lors d’une campagne électorale on consacre ses apparitions médiatiques à la présentation des programmes électoraux. Une interview lors de cette période décisive des élections doit être axée autour d’une vision pour l’avenir du pays et non de son vécu politique. Mais lorsqu’un entretien télévisé se transforme en un récit du passé, en de graves accusations et même en un déballage de linge sale, on s’aperçoit qu’on est en face d’une parodie d’interview. C’est le cas du passage télévisé du candidat à la présidentielle anticipée du 15 septembre, Slim Riahi, sur Elhiwar Ettounsi

Sur sa chaîne privée Elhiwar Ettounsi, Semi Fehri a diffusé l’interview qu’il a lui-même réalisée avec le candidat à la présidentielle Slim Riahi, tournée dans le domicile de ce dernier à Saint-Tropez en France. En fait, cette interview était consacrée à un véritable récit personnel du candidat qui a tout déballé pour s’attaquer notamment au chef du gouvernement Youssef Chahed, l’autre candidat à la présidentielle. C’était, en fait, une interview digne d’un politicien qui part à la retraite ayant décidé de tout dire, tout déballer à tort et à travers, et non pas d’un candidat à la magistrature suprême. Plans de coup d’Etat, transgression de la justice, mensonges, trahison… Slim Riahi n’a épargné aucun mot pour attaquer Youssef Chahed !

L’ancien président du Club Africain a ouvert le feu dans tous les sens, même sur le parti Ennahdha, estimant qu’il «est fini». «Ce parti n’existe plus, Beji Caïd Essebsi l’a achevé, il n’a plus de réservoir électoral et il n’obtiendra que quelques sièges au prochain Parlement», a-t-il estimé, indiquant que le parti de Rached Ghannouchi essuiera un échec lors des prochaines élections.

Dans cette parodie d’interview, transformée en un show pour entretenir son image, Riahi a également présenté un lot de douze gros dossiers dont la conclusion est que c’est à lui que le Club Africain doit de l’argent et non le contraire, affirmant qu’il a dépensé plus de 80 millions de dinars de son propre argent au profit de ce club. Chose qui a été catégoriquement démentie par l’actuel président du club, Abdesselam Younsi.

Rares sont les passages dans lesquels Slim Riahi a évoqué ses plans pour sauver par exemple la situation économique du pays, ou pour résoudre les différentes crises sociales comme le chômage et la pauvreté, se contentant d’un déballage, dans tous les sens, de linge sale et d’un règlement de comptes  politiques. Cette interview ne pourra en aucun cas honorer le paysage médiatique tunisien au cœur d’une campagne électorale où les électeurs doivent s’informer en toute objectivité et neutralité, loin des intérêts et des tiraillements de la classe médiatico-politique, pouvant influencer leurs choix électoraux. En tout cas, les décisions de l’Instance supérieure indépendante pour les élections et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle sont attendues avec impatience, pour mettre fin à ce genre de dépassements à seulement quelques jours du scrutin.

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