Billet | CA : un avenir au conditionnel !…

Lorsque l’on soulève le couvercle des années précédentes, des manquements et des défaillances accumulées, l’on se rend compte que le Club Africain est tombé tellement bas qu’il lui est difficile aujourd’hui de remonter la pente. Dans ce registre, la remise en cause s’impose d’elle-même. Le CA n’a pas seulement besoin de changer, mais surtout d’évoluer, de tirer un trait et de rompre avec un passé qu’on espère du fond du cœur révolu.

Il convient de souligner à cet effet que la relance et la réhabilitation ne sont pas du ressort de quelques personnes. La mobilisation ne peut être que collective. Abdessalem Younsi a beau se revendiquer dans la peau d’un fédérateur. Mais l’avenir du club est plus une question collective qu’individuelle. Lui, ou quelqu’un d’autre, ne sauraient à eux seuls réhabiliter le club et lui redonner ses vertus.

Le marasme dans lequel se trouve aujourd’hui le CA est un plongeon dans l’inconnu. On ne sait toujours pas ce qu’il en sera d’un club qui n’a jamais connu tout au long de son histoire ce genre de situation. On sait encore moins de quoi sera fait demain.

Le gâchis est énorme et il est difficile de se relever sans dégâts. L’on n’hésitera pas ainsi à considérer la période de ces dernières années  comme étant le temps d’abaissement sportif, de l’avilissement des résultats et du déchirement pathétique au sein du club. Une période noire face à laquelle tout le monde doit se mobiliser. Mais à des années-lumière des vrais responsables qui ont écrit l’histoire du club, des méthodes qui avaient su définir une vraie identité de gouvernance et un collectif uni et solidaire, ceux qui se sont succédé à la tête du club, du moins la plupart, ont œuvré sans boussole, éparpillés et désemparés dans pratiquement tout ce qu’ils avaient entrepris. Pour avoir oublié les bonnes manières, ils s’étaient heurtés à un handicap à court terme et de sérieuses menaces pour l’avenir. Au vu de leurs limites, on se demande encore s’ils étaient vraiment capables de s’acheter une conduite pendant toute la période de leur égarement…

Forcément, le CA n’est plus le même. Il change de statut et par conséquent d’ambition. D’ailleurs, la mission d’aujourd’hui, notamment face aux recommandations et aux contraintes imposées par la Fifa, s’annonce très difficile, et certainement beaucoup plus  éprouvante que les précédentes.

En cette période de crise, toujours aussi désolante, évoquer la vertigineuse descente aux enfers équivaut certes à parler d’un avenir incertain pour un club au bord du marasme et de la déconfiture.

Il faut dire que pareil dérapage n’est que la conséquence d’un égarement qui s’est étendu pendant des années. Des années au cours desquelles l’on a pu distinguer les catégories de dirigeants qui se sont succédé, et qui se succèdent encore au CA. La vocation et le statut de responsables ont pris une autre signification. La plupart ont bafoué tout ce qui a été entrepris,  réalisé et obtenu avant eux. Ils ont bafoué toute une histoire.

Aujourd’hui, le mal est fait. Le CA est tombé très bas. Plus bas que l’on n’aurait jamais imaginé. Mais il a toujours un nom, un statut et une histoire à défendre. Il a toujours des hommes qui sauront encore une fois relever les défis. L’on continue à croire qu’en dépit de tous les dérapages, il y a encore ceux qui savent que dans la manière de gérer le club, il ne peut y avoir de place que pour les projets sportifs, pour l’émergence des débats, des idées, et plus jamais la langue de bois et les beaux discours…

J.M.

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