Hier, le scrutin présidentiel a marqué un grand retour des jeunes électeurs qui semblent avoir boycotté les précédents rendez-vous électoraux, à savoir le premier tour de la présidentielle anticipée et les législatives. Un retour en force qui s’explique notamment par le rajeunissement du registre électoral à l’issue de la campagne d’inscription réalisée par l’instance électorale en avril dernier, mais aussi par certaines dynamiques et certains mécanismes sur les réseaux sociaux.

Le taux de participation au second tour de l’élection présidentielle a enregistré, hier, une nette amélioration notamment par rapport au premier tour du 15 septembre. Selon les affirmations des membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), ce constat s’explique par l’affluence remarquable des jeunes.

En effet, le scrutin électoral relatif à la présidentielle anticipée a marqué «un retour en force», des jeunes qui ont afflué vers les différents centres de vote couvrant tout le territoire du pays. Une donne qui est, sans aucun doute, porteuse de sens, dans la mesure où cette catégorie d’âge commence à se sentir impliquée dans le processus démocratique tunisien.

Une affluence « inattendue » des jeunes dès l’ouverture des bureaux de vote, qui nous a fait oublier les scènes observées durant le premier tour de la présidentielle et les dernières législatives, quand les jeunes se faisaient rares dans les bureaux de vote. Car, en effet, le nombre des jeunes Tunisiens qui se sont rendus aux urnes dès les premières heures était assez surprenant et dépasse de loin celui enregistré lors des deux derniers rendez-vous électoraux. Le constat a été confirmé par les différents correspondants de la chaîne nationale, couvrant tout le territoire du pays, qui ont, tous, fait part d’une affluence assez remarquable des jeunes. Contrairement aux deux derniers rendez-vous électoraux, lorsque les personnes âgées étaient les premières à se rendre dans les centres de vote, on assistait même à des bousculades pour élire en premier, cette fois-ci un équilibre entre les différentes catégories d’âge a été constaté dans les différents centres de vote.

Mobilisation sur les réseaux sociaux

Même s’il il faut attendre la publication des données définitives des taux de participation pour pouvoir analyser et interpréter convenablement l’implication des différentes catégories d’âge dans ce scrutin présidentiel, nous pouvons confirmer que ce second tour de la présidentielle anticipée a donné lieu à un retour en force des jeunes Tunisiens. Mais au fait, ce constat était assez attendu, au vu de la mobilisation citoyenne observée chez cette catégorie d’âge, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, tout au long de la dernière période, une dynamique socionumérique, le moins qu’on puisse dire exceptionnelle, a été observée sur ces plateformes. Même si ces pratiques et usages informationnels sur ces réseaux ont été liés à des dérives et des formes de violence et de tension, un engouement sans précédent pour ces élections était constaté par tous, au point que ces plateformes, dont notamment Facebook, se sont transformées en un outil de sondage d’opinion pour les journalistes.

Ces dynamiques se sont nettement manifestées lors du débat présidentiel entre les deux candidats, vendredi dernier, quand une marée de réactions a envahi les réseaux sociaux, impliquant notamment les jeunes. Ces mêmes jeunes, dont notamment les étudiants, qui ont afflué, en masse, vers leurs villes natales là où ils sont inscrits pour participer à ce scrutin présidentiel.

Les nouveaux inscrits

Ce come-back réalisé par les jeunes Tunisiens lors de ce scrutin présidentiel s’explique également par les nouveaux inscrits dans le registre électoral, enregistrés lors de la campagne réalisée en avril dernier par l’Isie. Le nombre des nouveaux électeurs inscrits pour ces scrutins électoraux avait atteint 1,454 million dont 54% de femmes et notamment 60% de jeunes âgés entre 18 et 35 ans. En effet, plus de sept millions d’électeurs sont inscrits dans le registre électoral, à l’issue de cette importante campagne qui a rajeuni le corps électoral à l’approche des élections législatives et présidentielle.

Il y avait 3,5 millions de non-inscrits avant la campagne d’inscription. 1,5 million de nouveaux inscrits, dont la majorité est jeune, c’était le défi réussi de l’Instance électorale, qui a, en partie, porté ses fruits, hier.

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