Mesures et décisions suite au drame d’Amdoun : Mieux vaut tard que jamais !


Le drame d’Amdoun, dans le gouvernorat de Béja, survenu suite au renversement d’un bus de jeunes randonneurs et sa chute dans un oued ayant fait 27 morts selon un bilan actualisé, rouvre le dossier de l’infrastructure du réseau routier, mais aussi des manquements dont souffre le secteur du transport touristique. Agences de voyages anarchiques, bus utilisés rarement entretenus, falsification de documents… ce secteur peine en effet à imposer des réglementations strictes pour éviter de tels drames. Mais faut-il à chaque fois attendre des circonstances tragiques pour s’activer et prendre les mesures nécessaires ? N’était-il pas plus judicieux d’ouvrir le dossier du transport touristique avant que des vies ne soient perdues ?


Le propriétaire de l’agence de voyages responsable de la location du bus en question et de l’organisation de cette excursion a été placé en garde à vue pour des soupçons de trafic des documents de cet engin, et des autorisations nécessaires pour cette activité. En effet, le propriétaire de cette agence de voyages, même si l’enquête se poursuit toujours, semble avoir trafiqué des documents pour disposer des autorisations nécessaires en vue d’organiser cette excursion, qui a tourné, malheureusement, au drame. Pourtant, le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Transport par intérim avait affirmé, le jour de l’accident, que le bus ainsi que l’agence de voyage concernés sont en situation régulière.

Si ces décisions interviennent pour rassurer immédiatement l’opinion publique quant à la capacité de l’Etat d’appliquer la loi aux contrevenants, d’autres mesures ont été prises pour limiter les formes d’anarchie dont souffre ce secteur. Un Conseil ministériel restreint, tenu récemment sur fond de cette tragédie, a annoncé une batterie de mesures ciblant notamment le secteur du transport touristique, particulièrement la maintenance des bus touristiques empruntés et les conditions de pouvoir les conduire. En effet, les mesures prises stipulent notamment le réexamen des conditions actuelles de transport occasionnel et d’organisation de voyages, surtout en précisant la durée maximum d’utilisation des bus et en accélérant la publication du cahier des charges sur l’activité de transport touristique en coordination avec toutes les parties concernées, outre la révision du système de conduite de véhicules en publiant un décret relatif aux permis de conduire introduisant de nouvelles dispositions qui amélioreront le niveau de formation et de conduite.

Certificat supplémentaire
Il a été convenu également d’instituer un certificat de qualification professionnelle obligatoire, en plus du permis de conduire du type requis, pour les conducteurs de poids lourds et des autobus, devenant une condition préalable à la pratique de la conduite et la promulgation de textes réglementaires correspondants dans les meilleurs délais.

Il est question également de réexaminer la législation sur l’inspection technique des véhicules afin de renforcer le contrôle des équipements de sécurité des véhicules, dans le cadre de la conformité aux critères approuvés au niveau international, et renforcer les centres d’inspection technique afin de garantir la disponibilité de toutes les exigences de sécurité des véhicules.

Le Conseil ministériel a annoncé également l’utilisation de machines numériques pour surveiller la vitesse, la durée de conduite et de repos afin de garantir l’efficacité de l’application des dispositions spéciales et de s’assurer des qualifications physiques pour les chauffeurs des poids lourds et des autobus.

Le bilan s’alourdit
Le nombre de décès dans l’accident survenu dimanche dernier au niveau de la localité d’Aïn Snoussi, entre Amdoun (gouvernorat de Béja) et Aïn Draham (gouvernorat de Jendouba) a été revu à la hausse mardi, soit 27 morts, après le décès de l’un des blessés qui était dans un état critique.

Selon Chokri Nafti, chargé de l’information au ministère de la Santé, 19 blessés sont toujours admis dans des hôpitaux de Béja, Charles-Nicolle, et Institut Mohamed-Kassab d’orthopédie à la Manouba ainsi qu’au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous et Mongi-Slim à La Marsa, dont 8 sont dans un état grave.

Le gouverneur de Béja, Slim Tissaoui, qui vient de présenter sa démission a tenu l’Etat pour responsable de ce drame, faisant allusion que l’état déplorable dur réseau routier et au manque de contrôle du secteur du transport touristique qui seraient derrière cette tragédie.
Suite au drame qui a frappé la Tunisie et l’accident du bus qui a coûté la vie à 27 jeunes, de nombreux pays, organisations, dont les Nations unies, et personnalités ont adressé leurs condoléances à la Tunisie.

Même si en 2019, la situation s’est améliorée par rapport aux années précédentes, le bilan des accidents de la route reste lourd. Selon Oussama Mabrouk, responsable de l’information à l’Observatoire national de la sécurité routière, 5.043 accidents de la route ont, en effet, été enregistrés entre le 1er janvier et le 28 novembre 2019, faisant un millier de morts.

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