Le prochain bureau directeur devra savoir à quoi s’en tenir. Le club est lourdement endetté et devra régler au plus vite les montants relatifs aux recrutements de Coulibaly et Zerdoum. Or, les comptes sont au rouge. 


Il y a deux ans, les dettes de l’Etoile du Sahel s’élevaient déjà à un peu plus de 30 millions de dinars. Le montant de la prime que l’ESS a touché l’année dernière après avoir remporté la Coupe arabe des clubs champions devrait arranger les choses en effaçant une majeure partie de l’ardoise. L’ESS a, en effet, touché la prime de 7,5 millions de dollars (environ 22 millions de dinars). Sauf que depuis une année, le club a effectué deux recrutements, dont il n’a pas honoré les engagements à ce jour. Parmi ces deux transferts en question, il y a celui de Souleymane Coulibaly. L’ESS n’a pas payé son dû à Al-Ahly du Caire qui a saisi la Fifa une première fois. Mais le bureau directeur de Ridha Charfeddine n’a pas payé la première tranche de 200 mille dollars, ce qui a poussé le club cairote à saisir de nouveau l’Instance internationale de football.

Par conséquent, l’ESS doit s’acquitter de la totalité de la somme qui s’élève à 1,4 million de dollars, l’équivalent de 4 millions de dinars.  Le second recrutement qui alourdit le club est celui de l’Algérien Radouane Zerdoum. Le montant du transfert s’élève à 300 mille euros, l’équivalent de 965 mille dinars, à payer à l’équipe algérienne de Hussein Dey.  L’Etoile du Sahel doit régler au plus vite ses dettes envers Al-Ahly du Caire et Hussein Dey au risque d’être de nouveau épinglée par la Fifa sous menace d’être privée de recrutements au prochain mercato estival.

Une dette totale de 51 millions

de dinars 

Si on se réfère aux derniers chiffres connus, la dette totale de l’ESS s’élève à 51 millions dinars, dont 39 millions que le club doit à son président sortant, Ridha Charfeddine.  C’est dire que les comptes virent au rouge, ce qui compliquera le règlement des dettes des transferts de Coulibaly et Zerdoum. Pour payer ces dettes, le bureau directeur étoilé projette de laisser partir Karim Laaribi, convoité par un club qatari qui a mis sur la table une offre alléchante de deux millions de dollars. Wajdi Kechrida a , lui , la cote en France et pourrait lui aussi quitter Sousse cet été dans la perspective d’alléger l’ardoise. Il y a également la prime que la CAF versera sous peu, relative à la participation à la Ligue des champions, édition 2019/2020. L’Etoile qui a vu son parcours stoppé dans cette édition au stade des quarts de finale, touchera tout de même la coquette somme de 650 mille dollars, environ 2 millions de dinars.

Les départs éventuels de Laaribi et Kechrida, ainsi que la prime de la CAF ne règleront qu’une petite une partie du problème. C’est qu’avec une dette colossale avoisinant les 51 mille dinars, l’ESS a besoin, certes, d’un généreux donateur, mais également d’une gestion rigoureuse à l’avenir.  La politique sportive que projette de mettre en place les dirigeants étoilés d’ici l’été et qui consiste à alléger considérablement la masse salariale, ne sera qu’une partie de la solution du moment que le club continue à traîner une lourde dette. Par ailleurs, il est temps que les décideurs du football dans notre pays revoient sérieusement les règlements actuels qui régissent notre championnat. Nos clubs ne peuvent plus continuer à vivre à la merci des généreux donateurs. L’exemple édifiant de l’ESS qui croule sous les dettes, tout comme la majeure partie de nos équipes de Ligue 1, doit amener nos dirigeants sportifs et nos politiques à professionnaliser notre football sur des bases solides.

Ces dernières années, bon nombre de clubs tunisiens ont été épinglés par la Fifa, car incapables de payer leurs joueurs étrangers. Ça continue et ça ne risque pas de s’arrêter tant que les règlements n’ont pas changé.

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Un commentaire

  1. Hafsi Noureddine

    07/05/2020 à 21:05

    La meilleure politique sportive dans nos clubs est  » la politique de ses moyens  » . La majorité des équipes veulent jouer dans la cour des grands alors qu’elles ne possèdent pas le strict minimum pour gérer une saison sportive . Il est temps que beau oup d’équipes se spécialisent dans la formation . C’est l’unique planche de salut .

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