Depuis 2016, la Haica s’est lancée dans une procédure pour mettre fin à la diffusion illégale de cette radio, mais s’est trouvée dans l’incapacité d’appliquer ses décisions pour des raisons politiques. D’ailleurs, plusieurs amendes ont été infligées à ce média opérant dans la clandestinité, dont une dernière qui a été émise en janvier dernier pour diffusion de contenus de propagande politique.

Opérant d’ores et déjà dans l’illégalité et alors que son contenu est jugé «extrémiste», la radio «Quran Al Karim» de son propriétaire le très controversé député du parti Errahma, Said Jaziri, voulait étendre sa diffusion pour couvrir la grande ville de Sfax. Mais sous décision du gouverneur, la radio Quran Al Karim, installée dernièrement dans la région de Sfax, s’est vue saisir son matériel de diffusion sur motif de diffusion illégale.

En effet, selon le gouverneur de Sfax, Anis Oueslati, le propriétaire de la radio, Said Jaziri, l’avait illégalement installée dans la délégation de Menzel Chaker, profitant de la période du confinement général, sans aucune autorisation de la part de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle, ni de l’Office national de télédiffusion.

Selon la Haica, cette radio opérant dans l’illégalité diffuse d’une manière clandestine depuis une ferme située à Mornag, dans le gouvernorat de Ben Arous, couvrant le Grand-Tunis. Toutes ses demandes de régularisation de situation et d’octroi d’autorisation de diffusion avaient été refusées par l’Instance de régulation du paysage audiovisuel. La Haica pense que cette radio est destinée notamment à la propagande et à la communication politique au profit du parti de son fondateur Said Jaziri, ce qui est en contradiction avec les dispositions des cahiers des charges de la création de radios.

La Haica estime par ailleurs que « la diffusion sans autorisation légale est une forme de corruption qu’il faut combattre par tous les moyens possibles », et que « le financement suspect de certains médias menace le processus démocratique ». D’ailleurs, Said Jaziri avait bénéficié de cette station de radio pour gagner en notoriété, ce qui lui a valu une présence dans l’actuel Parlement.

Depuis 2016, l’Instance de régulation s’est lancée dans une procédure pour mettre fin à la diffusion illégale de cette radio mais s’est trouvée dans l’incapacité d’appliquer ses décisions pour des raisons politiques. D’ailleurs, plusieurs amendes ont été infligées à ce média opérant dans la clandestinité, dont une dernière qui a été émise en janvier dernier pour diffusion illégale et diffusion de contenus de propagande politique.

Rappelons, dans ce contexte, que les équipements de Zitouna TV et de la radio Quran Al Karim ont été saisis en juillet 2015, mais les deux médias poursuivaient la diffusion de leurs programmes. Dans un deuxième temps, la Haica avait procédé à la saisie de l’émetteur de la radio Quran Al Karim, le 27 janvier 2017, mais ce média a récupéré ses équipements après avoir recouru au Tribunal de première instance de Ben Arous.

Echec d’une première tentative

Ce n’est pas pour la première fois que Said Jaziri essaye d’installer sa radio dans la ville de Sfax, en janvier dernier, les unités sécuritaires du district de Sfax-nord ont interdit l’installation d’une station d’émission de radiodiffusion appartenant à la radio Al-Quran Al-Karim. Said Al Jaziri avait présenté à cette occasion un jugement d’appel en sa faveur l’autorisant à installer cette station de radiodiffusion, mais conformément à la loi les unités sécuritaires lui ont réclamé les autorisations délivrées par la Haute, autorité de communication audiovisuelle (Haica), et l’Office national de télédiffusion, conformément aux lois en vigueur.

La situation des médias illégaux a toujours inquiété la Haica, qui explique la poursuite des dépassements commis par une couverture politique dont bénéficient ces médias.

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