Tensions sociales à Tataouine : Le dialogue en attendant l’apaisement

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La crise d’El Kamour est sur le point d’être résolue. Les revendications des sit-inneurs sont en voie d’être satisfaites. On s’interroge, toutefois, sur la capacité du gouvernement Fakhfakh à réserver le même traitement aux autres mouvements de protestation et de colère qui gagnent quotidiennement les autres régions du pays

Peut-on affirmer que la crise d’El Kamour est, désormais, sur la voie d’être résolue, à la faveur de la décision du gouvernement de tenir demain, vendredi 26 juin, à Tataouine, un Conseil ministériel qui sera consacré à l’examen des moyens de mettre en application les clauses de l’accord signé en avril 2017 entre les sit-inneurs d’El Kamour et le gouvernement Youssef Chahed, représenté à l’époque par Imed Hammami, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, avec la présence active de Noureddine Taboubi. Le secrétaire général de l’Ugtt avait exprimé, à cette occasion, l’engagement de la Centrale syndicale ouvrière à assurer le suivi nécessaire à l’exécution du contenu de l’accord en question, dont en premier lieu le recrutement de près de 3.000 jeunes, sur 3 ans, au sein des entreprises pétrolières de la région et des sociétés d’environnement et l’allocation par le gouvernement d’une enveloppe de 80 millions de dinars réservés au développement du gouvernorat de Tataouine ?

La remise en liberté, hier, de Tarek Haddad, porte-parole du sit-in d’El Kamour, à la suite du rassemblement organisé devant le Tribunal de première instance de Tataouine en guise de solidarité avec les jeunes arrêtés à la suite des confrontations qui ont eu lieu, ces derniers jours, dans la ville constitue-t-elle un signal de reprise de dialogue entre les jeunes protestataires et les autorités aussi bien régionales que centrales et augure-t-elle de la possibilité de voir le Conseil ministériel tant attendu instaurer une nouvelle approche de gestion des crises au sein des régions considérées comme étant les plus vulnérables aux plans des infrastructures de développement et d’emploi des jeunes, notamment ceux diplômés de l’enseignement supérieur ?

Hier, un calme précaire régnait sur la ville de Tataouine et les citoyens qui avaient le sentiment que les confrontations pouvaient reprendre à tout moment attendaient avec impatience les nouvelles provenant du Tribunal de première instance de la ville d’où on attendait la libération du porte-parole de la coordination du sit-in d’El Kamour et d’autres jeunes mis sous les verrous le week-end dernier.

La tension couvait et menaçait d’éclater au moindre petit accrochage risquant de survenir entre les citoyens de la ville encore sous le choc de «l’usage excessif de la force» à laquelle ont eu recours les unités sécuritaires et les renforts policiers venus des gouvernorats voisins.

Et la question que se posaient, hier, les observateurs les plus optimistes et les analystes qui suivent à la loupe l’évolution  des événements à Tataouine et craignent que les expressions de colère et de mécontentement qui commencent à se produire dans la ville de Douz ne dépassent les limites est la suivante : qu’est-ce que le gouvernement est-il en mesure d’offrir aux jeunes de Tataouine pour les calmer et aussi pour réparer les torts causés par les erreurs des précédents gouvernements.

On s’interroge également sur la capacité du gouvenement actuel à réserver le même sort et de traiter identiquement les crises et les tensions sociales qui marquent les différentes régions du pays.

Personne n’est en mesure d’apporter une réponse précise à cette interrogation, surtout que tous les secteurs professionnels (professionnels de la santé, employés du tourisme, travailleurs de chantiers, instituteurs et enseignants intérimaires, etc.) réclament la régularisation de leur situation.

En tout état de cause, la séance plénière prévue aujourd’hui au Parlement en vue de l’examen du bilan des 100 premiers jours du gouvernement Fakhfakh pourrait nous éclairer sur les programmes qu’il envisage de mettre en application à l’avenir, en vue de résoudre les problématiques de conjoncture mais aussi d’entreprendre les grandes réformes dites «douloureuses» que les Tunisiens attendent depuis bientôt dix ans.

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