Economie bleue : Pour une croissance durable et inclusive

Une stratégie d’économie de la mer s’étalant sur 10 ans a été entamée en Tunisie, il y a quelques mois, sous la houlette de la Banque mondiale.

L’économie de la mer est un concept qui est relativement nouveau. Elle repose sur tous les secteurs dont l’activité est directement liée à la mer, comme le tourisme, la pêche, le transport maritime, etc. tout en prenant en compte la dimension environnementale. Dans le monde, l’économie bleue génère un PIB de 2.500 milliards de dollars, ce volume de richesse devrait atteindre les 4.000 dollars à l’horizon 2030. En Méditerranée, le concept de l’économie a pris racine parce que cette mer est porteuse de croissance dans les pays riverains qui se doivent de protéger sa biodiversité et son écosystème.

En effet, le bassin méditerranéen représente 0,6% de la superficie maritime mondiale, cependant, il accapare 10% de la biodiversité mondiale. Principal espace d’échanges commerciaux entre les pays riverains, mais aussi avec les autres pays, l’écosystème marin de la Méditerranée est en véritable danger et est menacé par la pollution marine d’autant plus que 300 millions tonnes de produits pétroliers et chimiques dangereux y sont transportés chaque année.

Une stratégie d’économie de la mer en cours d’élaboration

Avec plus de 1.600 km de côtes et une superficie maritime d’environ 135.000 m2, la Tunisie peut tabler sur une économie bleue prospère. D’ailleurs, une stratégie d’économie de la mer, qui devrait s’étendre sur 10 ans, a été entamée en Tunisie, il y a quelques mois, sous la houlette de la Banque mondiale en partenariat avec les institutions publiques et privées nationales, et ce, dans le cadre d’un programme sur l’économie bleue dans la région du Maghreb. «L’économie bleue est un nouveau mot qui date de moins de dix ans, mais il est très important parce que c’est une façon de rassembler les différents secteurs qui bénéficient de la mer, des océans, de tout ce qui est bleu. Et c’est toujours très important de voir l’interdépendance et l’interliaison des secteurs qui ont des enjeux communs articulés autour de la Méditerranée. Aussi, on sait que la Méditerranée est une mer extraordinaire mais son écosystème est menacé. Il y a, également, des enjeux géopolitiques autour de cette mer. Et tous les pays riverains dépendent énormément de la Méditerranée, c’est pour cela qu’il est important de rassembler toutes les parties prenantes autour de ce concept d’économie bleue. Dans ce contexte, l’UE est en train de finançer plusieurs projets, axés sur cette thématique, comme notamment l’initiative westMed», a souligné Sophie Vanhaeverbeke, cheffe de Coopération de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, dans une déclaration accordée à La Presse en marge de la conférence de presse qui a été organisée récemment par le Hub National Tunisie et qui portait sur le thème de l’économie bleue.

La Tunisie devrait rejoindre le «green deal»

Elle a ajouté que la Tunisie devrait rejoindre le pacte environnemental de l’Europe «Green deal», compte tenu de la proximité de la Tunisie avec l’Europe. «S’il y a des évolutions sociétales, il faut qu’elles soient communes, le green deal n’est pas uniquement une affaire d’environnement ou d’agriculture, c’est un enjeu d’avenir de tout le monde et les élections locales en France l’ont montré», a-t-elle précisé.

Notons que le Hub National Tunisie a été créé et fédéré par le mécanisme d’assistance de l’initiative Ouest Med qui couvre l’ensemble des régions littorales de la Méditerranée. Composé de plusieurs experts nationaux, notamment en matière de financement, le Hub vise à identifier les domaines dont l’activité s’articule autour de la mer et qui sont à fort potentiel et à soutenir le développement des idées de projet. Quant aux priorités qui ont été identifiées par l’initiative Ouest Med, elles sont au nombre de six, en l’occurrence la Sûreté et sécurité maritime, pêche et aquaculture, clusters et réseaux maritimes, tourisme durable, transport et lutte contre la pollution, environnement et biodiversité, changement climatique et développement et échange des compétences.

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