À la rencontre de la lutteuse Marwa Amri : «Aux JO, nous serons jugés sur les résultats»

«Au Mondial, le mental n’a pas suivi»
«Le ministre est un mordu de sport individuel»

Une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio 2016, puis un sésame d’argent au mondial 2017, Marwa Amri est-elle en mesure de récidiver en  décrochant l’or à Tokyo ? Notre lutteuse de la catgorie des 65 kg en est forcément capable, habituée qu’elle est aux distinctions et aux insignes. Onze fois championne d’Afrique, Amri est détentrice d’un record mondial. Celui d’avoir remporté 55 tournois  internationaux. Ces derniers temps, comme tout athlète, elle a certes accusé le coup en raison de la crise sanitaire. Mais elle peut renverser la vapeur et combler son retard à terme. Comment a-t-elle passé le confinement ? Que pense-t-elle du report des JO ? Que lui apporte jusque-là son nouvel entraîneur ? Quelle préparation en prévision des olympiades ? Interview :

Parlez-nous du confinement et du report des JO

«Je me suis tout d’abord prise en main, effectuant régulièrement des séances d’entraînement quotidiennes basées sur le volet foncier. En l’état, je possède les équipements adéquats comme le matériel de musculation d’usage. Cela m’a permis de garder la forme. Par la suite, au fil des jours, j’ai commencé à sortir du cocon familial pour effectuer des footings dans des parcs environnants. Ce faisant, le report des JO s’inscrit dans la logique des choses. Car en l’état, les athlètes aurait accusé le coup (contrecoup de l’effet Covid). Maintenant que la  situation sanitaire est sous contrôle, j’espère qu’il n’y aura pas de seconde vague de Coronavirus. Il est temps de retrousser les manches et de retrouver une activité normale».

Quid de votre nouvel entraîneur Hassen Mastouri ?

«Il m’a prise en main dès le mois de janvier. Sous sa coupe, j’ai participé au championnat d’Afrique en Algérie, puis, il y a eu le coup d’arrêt pour les raisons que tout le monde connaît.  Pour revenir à mon coach, évoluer sous la houlette d’un autochtone me satisfait amplement. Mon timonier excelle dans l’art de galvaniser les athtlètes sous ses ordres et c’est important. A l’inverse du coach étranger qui se contente des horaires d’entraînement, l’encadreur tunisien est plus impliqué et davantage motivé. Nous serons jugés sur les résultats».

Quel enseignement tirer de votre échec au mondial ?

«J’étais parmi les favorites au podium. Mes adversaires dans ma catégorie de poids étaient à la portée. Toutefois, j’ai accusé une baisse de régime le jour «J ». Le mental n’a pas suivi. Pourtant, par le passé, j’avais battu l’athlète qui a glané la médaille d’or».

Et votre planning en prévision des JO ?

«J’ai été reçue en audience par le ministre de tutelle, en compagnie du président de la fédération et du DTN. J’ai reçu des garanties et j’ai même été supervisée par le ministre à l’entraînement. Il faut savoir que ce dernier est un mordu de sports individuels. Ce faisant, pour préparer convenablement les olympiades, je dois effectuer des stages et participer à des tournois internationaux. Et avant l’échéance de Tokyo, je dois bien me préparer pour le championnat du monde prévu en décembre et être fin prêt dans l’optique du tournoi qualificatif des JO qui aura lieu en mars au Maroc. En ce sens, j’ai déjà débuté un stage de préparation à Hammamet».

Qu’en est-il de la relève ?

«Plusieurs athlètes sont capables de relever le défi et se qualifier aux JO. Il y a une génération montante de lutteurs et de lutteuses, des graines de champions et championnes promis à un brillant avenir, pour peu que l’encadrement et l’assistance soient au rendez-vous. Sept lutteurs peuvent décrocher leurs billets pour Tokyo. Je pense à Zeineb Sghaier, Sarra Hamedi, Ayoub Barraj, Amjed Meaafi, Slimane Nacer, Aymen Guennichi et Mohamed Saâdaoui. L’avenir leur appartient».

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